Il aura fallu attendre trois avant que Imperial Entertainment ne daigne proposer une séquelle au sympathique Nemesis. Pas rancunier d’avoir perdu le contrôle du final cut, Albert Pyun acceptera de re-signer non pas pour une, mais bien trois suites tournés simultanément et en un temps record. Il faut dire que le réalisateur s’est fait une réputation de véritable stakhanoviste dans l’industrie du DTV, n’ayant besoin de que de rares prises pour mettre en boîte ses productions grâce à une équipe d'artistes qui lui seront entièrement dévoué tout au long de cette décennie. Parmi eux on retrouve notamment George Mooradian, le célèbre directeur photo qui fait encore des merveilles en faisait passer ces quelques carrières et dunes de sable de l’Arizona pour le désert de la Namibie avec des filtres de couleurs, compositions et cadre crépusculaire qui donne au film des airs de western spaghetti. Olivier Gruner démissionnaire, le choix d’Albert Pyun se porte cette fois-ci sur une femme au physique extraordinaire, en la personne de Sue Price. Ses gros bras et ses plaques de chocolats la disposaient naturellement à une carrière d’actrice. Nous voilà donc projeté dans un futur déshumanisé et dénué de toutes espoirs depuis que notre espèce a perdu la guerre contre les cyborgs. Les scientifiques ont donc développés un ADN mutagène afin de lever une armée de surhommes. C’est donc dans un bébé éprouvette que semble résider le sort de l’humanité. L’enfant sera recueilli par une tribu d’indigène en Afrique de l’Est mais un chasseur de prime cybernétique va parvenir à retrouver sa trace et la traquer.


Nous suivrons donc cet ersatz de Xena la guerrière durant son rite d’initiation dans une tribut d’autochtones, à devoir chasser le phacochère à la machette et briser les couilles d’un guerrier misogyne pour se faire sa place au soleil. Mais très vite, le film va se transformer en chasse à la gueuze quant va débarquer l’antagoniste qui possède la grâce d’une boîte de conserve. Figurez-vous que ce cyborg n’est autre que le célèbre réalisateur de la saga John Wick. Chad Stahelski n’a pas eu peur de commencer petit contrairement à d’autres qui faisait un caca nerveux sur le plateau de John McTiernan (comprendra qui pourra). D’ailleurs ce Nemesis 2 Nebula est en quelque sort une variation bis de Predator et accessoirement de Terminator. Albert Pyun emprunte même quelques effets de styles comme cette vision cybernétique ce qui donne un résultat souvent bizarre à l’écran. Les mauvaises langues diront qu’Olivier Grunner été meilleur athlète et interprète, et à vrai dire ils auront bien raison… cependant l’actrice est quand même plutôt bien gaulé, enfin si on aime le genre baba cool sous stéroïdes, d’autant que son manque d’expressivité aurait de quoi faire débander un trentenaire célibataire et je sais dequoi je parles. De toute manière on ne lui demande pas de sourire ou de pleurer, mais bien de savater des zoulous dans le désert en ravageant l’entièreté du décor qui se limite comme toujours à des bâtiments en ruines censé refléter un futur post-apocalyptique. Pour ne rien arranger son principal adversaire est invulnérable aux balles, aux coup de schlass et aux explosions, ce qui va considérablement compliquer la tâche de notre héroïne.


Finalement et à l’instar de son prédécesseur, Nemesis 2 ne conserve pas longtemps son ambitieux postulat de départ évoquant une résistance de l’humanité, la manipulation génétique, ou la quête d’identité. Pire, cette séquelle va jusqu’à évincer les thématiques cyberpunk préalablement esquissés sur les questionnement d’ordre moral et éthique ou les dérives sociopolitique et sécuritaire engendré par l’abondance des nouvelles technologies. Finalement il s’agit surtout d’un condensé de séquences d’action dans la lignée des productions de la PM Entertainment avec moins d’artifices et de chorégraphie. Cela s’explique en partie en raison des contraintes de temps et d’argent. David P. Barton le concepteur des effets spéciaux tente d’ailleurs de faire ce qu’il peut avec ce qu’il a mais le costume pachydermique de son Nebula ne fait finalement que refléter la faiblesse des moyens mis à disposition. En résulte des scènes moins spectaculaire où les explosions et détonations ne font office que de cache-misère en raison d’un manque de lisibilité et de trop nombreux champs-contrechamps (genre boum-boum, fait le mort, je t’ai tué !). Dans ces conditions, il est également difficile de retrouver la même audace visuelle qu’auparavant d’autant que le récit limite considérablement la variété des environnements. Alors certes, le travail de mise en scène et le savoir-faire professionnel de l’équipe de production lui évite de tomber dans le nanar d’ampleur cosmique mais c’est aussi et surtout son manque d’inventivité et de folie qui en fait une œuvre finalement presque anecdotique dans la filmographie de son réalisateur.


T’aimes l’odeur du blaster fumé au petit déjeuner ? Tu rêves de pouvoir voyager à travers d’autres dimensions afin de quitter ce monde de cons ? Rends-toi sur L’Écran Barge où tu trouveras toute une liste de critiques dédiées à l’univers de la science-fiction, garanties sans couenne de porc.

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le 9 juil. 2024

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