Nemesis 3 et 4 demeurait encore inédit chez nous, mais grâce à 101 films, nous pouvons enfin mettre la main sur ses deux pièces maîtresse de la filmographie d’Albert Pyun, du moins pour ceux qui aiment l'hawaïen et qui n’ont pas peur de regarder un film en anglais sans sous-titre. Cette édition ne propose d’ailleurs aucun bonus, mais bon quant on voit l’épure de cette saga, on comprends mieux pourquoi. Autant le premier était une excellente petite Série B, autant les choses ont commencés à se gâter dès le second volet tourné simultanément avec le troisième épisode mêmes s’ils sont sortis avec un an d’intervalle. À l’instar de son héroïne, Albert Pyun abordait alors sa traversée du désert et ces suites ne faisait finalement que refléter le manque d’inspiration d’un réalisateur boulimique qui devait trouver le moyen de monter deux films pour le prix d’un. Ce troisième épisode c’est clairement le parent pauvre de cette saga et ce n’est pas la présence de Tim Thomseron dans le rôle de l’antagoniste laissé vacant qui permettra de relever le niveau étant donné qu’à part s’acharner sur un bidasse avec un pistolet laser de chez Toys’ R’ Us, on ne peut pas dire que son interprétation soit l’une de ses plus mémorables tant l’acteur est mono-expressif. Et que dire de Sue Price et ses gros muscles saillants qui ne fait que débiter mollement ses lignes de dialogue entre deux fusillades avant d’esquisser une romance mièvre et parfaitement ridicule avec un attardé mental du genre Tarzan et Jane.


L’histoire reprend à peu près là où elle s’était arrêté à la fin de Nemesis 2. Alex se réveille donc amnésique au beau milieu du désert avec un pruneau logé dans son cerveau. Heureusement elle va tomber sur un vieux bellâtre torse nue (Tim Thomerson) entrain de faire bronzette près d’une jeep abandonné mais qui s’avère en réalité être un cyborg. Ce dernier va lui proposer de l’examiner et en profiter pour la reluquer. Mais l’héroïne ne va pas supporter bien longtemps de se faire tripoter les cheveux d’autant que sa mémoire va lui revenir peu à peu bien que tout soit un peu confus puisque passé, présent et futur s'entremêle. Le montage elliptique de l’introduction sème volontairement le doute et ce de manière à placer un twist scénaristique sur la fin du film une fois qu’Alex aura remonté la piste qui l’a conduite à s’engager dans cette voie sans issue. Pour ce qui est de l’intrigue, c’est plus ou moins bis repetita puisqu’il s’agira une fois de plus d’une chasse à la gueuze dans des ruines apocalyptique avec des soldats, des cyborgs aux yeux laser, et des terroristes en djellaba. Il y a une subtilité néanmoins puisque Alex se met à la recherche de sa sœur retenue captive par Farnsworth. Le problème c’est que le film met pas moins de 30 minutes avant de démarrer et que d’ici là, le public aura sûrement déjà décroché en raison de ses trop nombreux flash-backs envahissant l’écran. On est clairement dans un recyclage des rushs non utilisés du précédent volet autour desquelles le réalisateur a greffé une nouvelle histoire avec quelques nouvelles séquences. Mais il est a parier que Tim Thomerson n’a pas dût rester bien longtemps pour les prises de vues. Nemesis 3 n’a malheureusement pas grand-chose pour lui, des morphing et effets visuels complètement raté, des dialogues chiant et inutile, une quête identitaire totalement artificielle, des mauvais acteurs, et les quelques fusillades et explosions ne suffisent même plus à faire illusion étant donné leur faiblesse d’exécution et le manque d’effet pratique à l’oeuvre. Il n’y a tellement pas assez de figurant, qu'ils en sont réduits à se relever systématiquement pour retourner au combat, mais comme ils tirent comme des stormtroopers ; cet à dire n'importe comment ; rien ne viendra réellement inquiéter notre héroïne qui viendra à bout de l’oppression nanarde avant de boucler la boucle d’un scénario qui tourne à vide, au beau milieu de rien. On comprend déjà mieux pourquoi Nemesis 3 et 4 n’ont jamais trouvé d’éditeur en France qui daigne les distribuer.


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le 10 juil. 2024

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