En 1963, la Daiei se lance dans l'adaptation cinématographique du samouraï Nemuri Kyoshiro issue d'une série de romans des années 50 à succès. Le studio entame donc ici une seconde franchise de chambara en parallèle de celle de Zatoïchi lancée en 1962. La saga comptera 12 films jusqu'en 1969 à la mort de l'acteur principale.
Tout comme Zatoïchi et sa lame tournée vers le bas, Nemuri Kyochiro a aussi sa botte secrète qui semble imbattable pour ses ennemis : le style de la Pleine Lune. Une figure signature qui apparaitra au moins une fois dans chacun des films. Mais au contraire de son homologue, Nemuri est un héro bien plus glaciale cédant rarement à ses émotions et se proclamant volontiers comme un voyou et un séducteur misogyne.
Le style des films de Nemuri Kyochiro est aussi beaucoup moins flamboyant que les Zatoïchi. On ne cherche pas l'esbrouffe ou la surenchère dans les combats qui sont souvent de facture plus conventionnelle et généralement plus courts.
Ce premier film pose donc les bases de la franchise, bien que le meilleur sera à venir dans les films suivants... Un premier film assez bavard, avec des intrigues complexes de filiations et de guerres de clans (thème tout aussi récurant à la franchise), qui n'offre pas beaucoup de décors marquants. On retiendra quand même de ce film un adversaire singulier qui se bat sans katana et un très beau sens du cadrage osé. Osé comme ce dernier duel, où l'on passe d'une amorce de combat en intérieur à un duel en plein désert (?!!!) au plan suivant...