Je craignais le pire vu la présence de Kimiyoshi Yasuda et finalement ce troisième volet ne passe pas trop mal même si on sent qu'il manque la présence d'un vrai cinéaste aux commandes. Yasuda est un petit artisan passe-partout qui ne sort jamais des rails(*). Son style est pour le moins invisible, dénué d'audace, d'idée voire même d'efficacité, sans être pour autant un tâcheron. Il semble pour ainsi dire presque dépassé par le potentiel du scénario et préfère se reposer sur quelques plans chocs avec décapitation, main coupée et un méchant utilisant des cartes à jouer pour trancher la gorge de ses victimes. Dommage car le scénario est plutôt de qualité et qui donne le ton dès l'ouverture assez glaçante où un aristocrate s'amuse à essayer la qualité de son nouveau sabre en tuant froidement un habitant d'un bidon-ville. Comme le précédent opus, le fond est assez critique avec une peinture sociale engagé, assez sombre, sur fond de complot politique où une mère arriviste n'hésite pas à faire assassiner les proches du shogun pour que la place échoue à son fiston, le cynique testeur de sabre.


Beaucoup de bonnes choses auxquelles il manque un regard et une personnalité investi par cette histoire. Les personnages restent ainsi souvent en surface sans réussir à toujours exister à l'écran comme les parias vivant en périphérie de la ville et qui sont interchangeables. L'homme qui kidnappe la fille d'un riche est ainsi totalement artificiel et semble se contredire souvent. C'est encore plus gênant quand ces errements de caractérisation affecte Kyoshiro Nemuri qu'on a du mal à cerner, notamment son rapport avec la gente féminine, assez douteux dans cette épisode. Les adversaire sont souvent les plus intéressant bien qu'un peu redondant par rapport aux précédents films : le mystérieux et charismatique ennemi qui cherche à affronter la fameuse technique de Nemuri, qui n'a pas forcément envie d'occire un combattant de qualité et à l'éthique respectueuse.
Yasuda est donc plus à l'aise dans les quelques séquences d'action, divertissantes, mais qu'il n'arrive pas transcender et rendre aussi spectaculaire et intense qu'elles pourraient l'être, à savoir Nemuri prisonnier d'un donjon et devant faire face à des assaillants munis de lance et surtout un final sur un pont en flamme où Raizo Ichikawa est pris en étau entre sabreurs et archers. Ne soyons pas trop dur non plus car, ses scènes restent impressionnantes et nerveuses.


Un épisode plus conventionnel dans la forme, dans ses entournures narratives et dans la (non)évolution de son héros, mais suffisamment rythmé et ficelé pour éviter des bâillements intempestifs. 80 minutes, ça aide.

anthonyplu
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le 23 juil. 2018

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