Dernier soubresaut
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Kazuo Ikehiro avait signé le meilleur épisode de la série jusqu'ici et son retour permet de revenir à l'esprit initial après plusieurs épisodes quasiment hors-sujet. On renoue ainsi avec quelques évocations du passé du personnage, les intrigues basées sur une secte chrétienne et un ton de nouveau acerbe et cynique. Kyoshiro Nemuri redevient cet anti-héros individualiste, froid, éloigné de tout esprit chevaleresque et sacrément machiste, ce qui permet ironiquement d'être un peu moins misogyne que plusieurs des derniers opus (en rendant Nemuri plus présentables, les personnages féminins étaient réduites à de la figurations ou restaient très superficielles). On y trouve même les dialogues les plus athées de toute la saga.
Ca fait donc plaisir de voir un épisode avec un peu plus de caractère. Cependant Ikehiro ne parvient pas à être à la hauteur de son travail sur l'épisode 4 en terme de réalisation en étant un peu conventionnel et moins inspiré. Tout en demeurant supérieur à la moyenne des épisodes précédents avec quelques plans très graphiques qui tirent un excellent parti des décors en studios.
Par contre, une fois que les enjeux sont exposés, le ton est plutôt atypique dans sa seconde moitié avec un flegme qui contamine sa narration et sa mise en scène. Le scénario y devient très basique : Nemuri doit rejoindre à pied Kyoto et tombe sur une série de pièges et de traquenards qu'il combat stoïquement avant de reprendre sa route comme si rien ne s'était passé. J'ai presque eu l'impression de me retrouver dans Baby Cart II qui possède le même genre de mécanique. Ikehiro expérimente beaucoup moins que Misumu mais possède un sens du cadre et du montage assez savoureux avec quelques idées originales comme le guet-apens avec les bambous (bien que ça ne soit pas crédible une seconde) ou des ellipses bien utilisés qui n'ont pas besoin de détailler comment Nemuri s'échappe d'une situation une fois qu'il a compris comment s'en sortir.
En tout cas, les différents combats sont impeccables et le final est vraiment excellent en se déroulement à côté d'une teinturerie. Et l'ultime face-à-face est peut-être celui qui capte le mieux la fameuse technique " Full Moon Cut". Ce qui n'est pas une surprise puisque c'est déja Ikehiro qui avait mis en scène l'idée de la "trainée" lors du mouvement circulaire du ronin.
Par contre, on évite pas la répétition avec quelques péripéties déjà croisés préalablement comme les ennemis cachés sous les nattes de pailles ou les trappes dérobées.
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Créée
le 23 juil. 2018
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