Pour ce deuxième volet avec Hiroki Matsukata, la Daei fait appel à Kazuo Ikehiro qui redresse un peu la barre avec une direction artistique plus aboutie en optant pour une photographie très sombre qui s'éclaircie au fur et à mesure. La première demi heure est pratiquement entièrement plongée dans les ténèbres où seul le profil ou la silhouette des comédiens se détachent. Une bonne ambiance visuelle, soutenue toujours pas le classicisme de la mise en scène de Ikehiro qui livre régulièrement de beaux plans et quelques séquence inspirées, notamment les combats dont deux sortent du lot : celui sur des escaliers en pierre en forêt (malgré deux furtifs plans gores qui dénotent assez) et le finale avec une demi-douzaine d'adversaire en file indienne.
Autre bon point : Hiroki Matsukata a gagné un peu en assurance et s'en sort mieux que dans le précédent film. C'est pas encore Ichikawa mais il est plus crédible, sans doute grâce à l'atmosphère sombre qui lui confère plus de caractère et d'aura.
Par contre, on devine que la production a voulu produire le film trop rapidement (le troisième sorti en 1969 !) et cela se ressent une nouvelle fois dans une scénario aussi obscure que la photographie. Le script avance sans réelle logique en enchaînant les scènes obligées dont les pièges autour des tentatives de séduction qui lassent irrémédiablement. Même le personnage de Nemuri est bâclé et les tentatives d’approfondir son personnage se contredisent d'une scène à l'autre ou tombent à l'eau : sa haine du christianisme le poussant à violer une fidèle, un début d'histoire d'amour et sa relation avec le métisse. Tout à fait regrettable car un peu moins de précipitation aurait sans doute amélioré sa structure et les rapports entre les personnages.
Le joli final permet de finir sur une bonne impression même si un arrière de gâchis est bel et bien présent.