Si il s'agit de s'interroger sur l'état de mort cérébral dans lequel se trouve le cinéma français, probablement que le visionnage de ce téléfilm s'avèrera fructueux pour comprendre la situation globale. Et elle n'est pas très reluisante.
Nous avons donc l'histoire d'un petit bourgeois restaurateur et surtout fraudeur et idiot, au point de planquer son argent sale dans sa remise. Il se fait choper et va en prison, où commencera une longue et pénible, il faut bien le dire, aventure avec au bout la rédemption et... Une réconciliation sur l'oreiller pour bien parachever le cliché qu'est ce film.
Et c'est bien ça le problème en fait.
Ce film part d'un cliché (le petit bourgeois bien installé avec femme et enfant), avec au milieu une succession de clichés (le racisme de la prison, dans la prison ce ne sont que des voyous, les musulmans sont antisémites, les J(j)uifs doivent rester cachés) qui se résolvent par un cliché (le repas un peu craignos - les jeunes d'aujourd'hui diraient "cringe") pour finir par un cliché final (la réconciliation entre le personnage principal - je n'oserais pas dire "héros" - et sa femme sur l'oreiller).
C'est un film assez étonnant d'un certain point de vue: Il se permet beaucoup concernant la suspension d'incrédulité et passe par des biais pour arriver là où il veut arriver. Ce n'est en aucun cas un problème. Sachez simplement que la suspension d'incrédulité permet tout, tant que vous respectez les règles que vous avez établies.
Reste un Darmon et un Jugnot à l'aise dans leur cliché respectif, qui sauve un peu le tout. Il n'y a aucun intérêt à parler de la réalisation, puisqu'elle n'a aucun intérêt.
Voilà donc un film cliché du cinéma français. Peu d'ambition, des acteurs convenables mais pas trop bousculés, et une réalisation la plus plate possible. Un cinéma au service de la petite lucarne en fait. Jusqu'à quand ?