Une petite curiosité où le vrai Ma Sha joue son propre rôle, tiré de son propre roman autobiographique. Malgré son contenu sulfureux (prostitution, scène de violence, évasion...), la censure a accepté le tournage du film puisque la morale apparaît sauve au travers de la rédemption de son héros qui cherche à se racheter une conduite dans la seconde moitié en essayant de se ré-insérer dans la société.
Autant dire que le discours apparaît parfois très naïf et pétri de bon sentiment pour quelques scènes édifiantes. La subtilité n'est vraiment pas de mise comme le portrait du chef de l'île pénitentiaire.
Sa structure, très conventionnelle, est finalement assez proche de certains films hollywoodiens pré-code où les excès de la première sont rachetés par l'évolution du personnage. A défaut d'originalité, ça donne un film plutôt rythmé et dynamique, qui reproduit les incontournables du genre : combat entre prisonniers, le mitard, l'évasion...
La seconde moitié est plus réussie et touchante avec une réelle dimension sociale qui donne un ancrage plus réaliste où Ma Sha se fait renvoyer de se rares emplois précaires à cause de son passé ou ses tatouages.
Ma Sha s'en sort pas trop mal même s'il se donne un meilleur rôle qu'il n'avait dans sa vie puisqu'il fut en fait arrêté pour exhibitionniste.
Alors, c'est sur, c'est pas Le cimetière de la morale de Kinji Fukasaku mais vu les contraintes de la censure, le résultat est plutôt agréable à suivre et trouve sa voie entre cinéma de genre et une certaine sincérité. Never too late to repent connut un vif succès et lança une veine de films noirs sociaux au point que certains critiques y voit les signes avant coureurs de l'émergence de la nouvelle-vague quelques années plus tard.