Le meilleur des trois films

Le manga fait 48 tomes et risque, lu en entier, de lasser par la repetition des memes choses. La serie est longue aussi et presente un danger similaire. Bref, autant apprecier la serie resumee en trois films, mais le premier film n'est pas top. On a tous les poncifs grandguignolesques du gars considere comme lambda, voire anormalement incompetent, qui cache le talent dont tout le monde reve. Le gars se la joue, je n'aime pas conduire et je ne fais cela que pour le boulot, mais il a immediatement un niveau surhumain, non seulement pour le coup de volant, mais carrement pour les techniques, ce qui rend le discours sur son dephasage bien peu vraisemblable. Puis le premier film n'offre qu'une seule battle. Le deuxieme film est nettement mieux, d'abord il offre deux battles pour un film d'une heure. Cerise sur le gateau, ce sont les deux battles les mieux commentees techniquement sur l'ensemble des quatre battles des trois films, meme s'il y a des considerations un peu surrealistes dedans. En prime, on a la complicite du pere et du fils dans les reglages de la voiture et la deuxieme battle du second film est pervertie avec l'idee du bras scotche au volant. Le troisieme film est en revanche tres decevant, beaucoup de surenchere a la con, pas seulement le gars qui allume sa clope pendant le drift, et la derniere battle censee etre l'apotheose est d'un ennui a regarder, alors que tout avant est deja ennuyeux. Je ne comprends pas les gens qui mettent les trois films dans un mouchoir de poche. Le premier a des faiblesses et le troisieme est mauvais, malgre quelques bonnes idees : faire parler les amoureux dans l'habitacle de la voiture, mais cela ne mange pas de pain a imaginer dans un manga de voitures de course, sauf que comme les films ne se permettent vraiment aucune sortie en-dehors du monde de la course, ce qu'accentue les scenes a la pompe a essence, cela passe bien. Le troisieme film a un autre merite, quna dla fille dit au heros de ne pas provoquer un accident, il y a une musique crispante et emphatique bien faite, puis on enchaine sur une musique funk tres bien sentie, mais pour le reste je suis peu enthousiaste. Les drifts serres des deux concurrents, les voitures cul dns cul en ligne droite, les glissades paralleles dans le meme virage, il n'y a que du faux style et pas d'imagination. Le premier film est mieux a voir pour sa course et il a le merite d'esthetise le plaisir naissant du gars qui fait sa premiere course et qui est sensible a la presence du public et a son enthousiasme. Mais le format reste definitivement le deuxieme film, d'ailleurs moins plombe que les deux autres par le public qui dit des evidences, des absurdites ou parle pour ne rien dire. Le second film a le merite aussi de scenariser la course suivie par un expert. On a la course, la premiere battle, puis un ovni qui ne se fait pas lacher sans participer a la course, tout cela aurait d'ailleurs du nous promettre un troisieme film autrement prenant. La suivante battle a aussi le merite de jouer sur le fait que les autres suivent plus loin, non pour voir, mais en cas d'accidents. Il y a ainsi une magie a les voir arriver avec un certain retard pour decouvrir enfin qui est parti a la faute. Il y a aussi une bonne magie du public qui vient voir un rallye. C'est meme assez marrant, parce que ce n'est pas un vrai rallye, et donc on a a la fois l'engouement vraisemblable et bien reelle de la fin des annees 80, debut des annees 90, mais avec le plan un peu etrange que cette guerre peut etre toleree par les institutions mais n'a pas un cadre legal evident a mon sens, vu les defis qui president a des courses organisees precipitees. Le commentaire en voix off, soit par un participant, soit par un spectateur, ou mieux les voix off qui se croisent pour enrichir les points de vue permet de rendre a tous plus appreciable la beaute de la course. Le troisieme film est bien terne en comparaison, cela me semble evident.

Petit bonus : l'argument qui consiste a considerer qu'une voiture moins puissante en montee peut etre plus rapide ou meme etre avantagee en descente, je ne saurais pas en faire un historique complet dans le cinema, livres ou series, mais il apparait pour une courte sequence du film Herbie de 1968 (choupette la coccinelle en francais).