Des bleus dans les yeux.

Plus largement que la création du New-York Cosmos, ce documentaire revient en particulier sur l'arrivée du football à la fin des années 1960 aux Etats-Unis, à la suite de la Coupe du monde anglaise en 1966.
Le patron d'une branche de Warner, Steve Ross, se met en tête d'importer ce sport, alors inconnu des Américains, qui trouvèrent les mi-temps de 45 minutes interminables, habitués qu'ils étaient aux courtes scènes du baseball ou du football américain, avec leurs nombreuses pauses.
Il va décider de mettre le paquet, en créant le New York Cosmos, et en recrutant pas moins que Pelé, pour la somme astronomique de 7 millions de dollars ! Cette tête d'affiche va à lui tout seul créer un phénomène autour du ballon rond en Amérique, et fabriquer ainsi du merchandising à foison. Pourtant, l'aventure a failli se terminer rapidement, car à son premier match, Pelé s'est rendu compte que le terrain était si pourri qu'il a été peint en vert pour cacher la terre ! Tout comme l'amateurisme de ses partenaires, dont tous avaient un emploi à côté pour vivre décemment...

Il y a de très nombreuses archives qui couvrent la création du sport en Amérique, avec des portraits aussi truculents que celui de Giorgio Chinaglia, le rival de Pelé, dont le physique de beau gosse ne lui a pas servi que sur les terrains. Ce documentaire a l'énorme avantage d'être franc du ballon (et non du collier), car tout le monde se tire entre les pattes, les joueurs européens avouant être venus en Amérique pour s'en mettre plein les fouilles, des équipes adverses qui achetaient les joueurs à coup de limousines avec à leurs bord des belles blondes (!), et au final un phénomène qui n'aura été qu'un feu de paille, à peine quelques années, jusqu'à ce que le football obtienne une véritable légitimité en 1994 avec la Coupe du monde aux Etats-Unis.

Si le fond est très intéressant, la forme aussi avec énormément de chansons des années 1970 (dont du Earth Wind and Fire), mais le montage est peut-être un peu trop découpé avec des effets en veux-tu en voilà. Il est dommage également que Pelé n'ait pas été interviewé, mais je ne jette pas la faute aux réalisateurs, car il demandait apparemment une somme folle pour être dans le documentaire. Mais ça reste passionnant, qu'on soit fan de foot ou non, pour assister à la naissance, carrément, d'un sport, dans un pays aussi gigantesque.