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Chef de file du paracinéma le vétéran Ken Jacobs accouche, dans le courant des années 2000, d'un film-performance pour le moins éprouvant et fascinant : New York Ghetto Fishmarket 1903, morceau de cinéma expérimental à la fois singulier, pénétrant et particulièrement exténuant revisitant sous toutes les coutures un court film d'actualités réalisé par Thomas Edison au début du siècle dernier. Pour ce faire Ken Jacobs perpétue inlassablement les méthodes de fabrication intrinsèques au redoutable Nervous System qu'il a en grande partie inventé, triturant l'image par des moyens hérités à la fois des prodromes du Septième Art et des nouvelles technologies : élève spirituel du grand théoricien du montage Eisenstein le cinéaste underground déploie son artisanat sur une durée conséquente d'un peu plus de deux heures, transformant la vue originelle de Edison en authentique expérience de cinéma, progressive et indélébile.
New York Ghetto Fishmarket 1903 étudie d'un bout à l'autre la matière et le mouvement du film de Thomas Edison, élaborant et reconstituant une recherche permanente de sa dynamique initiale. Ken Jacobs, besogneux dans le sens noble du terme, s'attèle à malmener ledit court métrage en usant d'arrêts sur image, de voilages pelliculaires, d'accélérations, de la slow motion et d'effets stroboscopiques d'une agressivité sans égale. S'interrogeant sur ce qui se passe dans les images mais surtout entre deux photogrammes Jacobs livre un happening dont l'essence cinématographique réside dans le montage et ses possibilités multiples. Volontairement redondant et fastidieux cet objet scopique tient du frame by frame extrême mais passionnant à décortiquer : plan-puzzle effiloché, parfois aride mais souvent saisissant dans sa mise en conscience altérée New York Ghetto Fishmarket 1903 n'est rien de moins qu'une réécriture titanesque des vues de jadis, l'explosion technique en prime. Un film aussi beau qu'il est mémorable et pénible à regarder. Unique !
Créée
le 1 juil. 2017
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