A travers cette histoire simple, et très nanar, d'un homme qui veut venger sa femme tuée par des gredins, en se déguisant en ninja tout de blanc vêtu, ce sont ses coulisses qui rendent le résultat intéressant.
A l'origine, le film est réalisé en 1984 par un certain John Liu, qui avait collaboré avec la Shaw Brothers, mais qui voulait faire cette fois un produit à portée internationale. Sauf que la boite de production va couler durant le tournage, laissant à jamais le film inachevé, et dont les négatifs vont croupir dans des cartons. Il faudra attendre 2021 pour que la société américaine Vinegar Syndrome va déterrer les rushes, restaurer le négatif, et avec l'aide d'un monteur, va créer une toute nouvelle histoire, le son d'origine ayant été perdu, avec de nouvelles voix, comme John Liu lui-même qui est doublé par Don "The Dragon" Wilson, et d'autres acteurs typiques des 80's comme Michael Berryman ou Cynthia Rothrock. Le tout avec une nouvelle musique composée par Voyag3r qui donne au film cet aspect tellement 80's. Pour l'anecdote, le réalisateur d'origine John Liu a donné carte blanche à l'éditeur pour faire ce qu'il souhaite de son film.
Après, c'est du nanar pur jus, avec notamment le génial méchant surnommé Plutonium Killer, qui a plein de pouvoirs dont celui de faire saigner les yeux des personnes en photo (!), mais c'est parfois drôle, comme le jeu d'acteur très limité de John Liu, les figurants qui semblent clonés à l'envi. Ou alors qui se battent avec un casque, comme le mec qui se balade à New-York en armure de kendo, une séquence où John Liu déguisé en ninja fuit ses adversaires en patins à roulette, et ainsi de suite durant les 93 minutes, qui peuvent être du caviar pour les amateurs de nanar. En tout cas, Vinegar Syndrome a fort bien respecté les codes du genre.
En fait, plus que du film, je suis admiratif du travail de fan de l'éditeur à déterrer des choses aussi bis, réalisés avec grand respect des codes de l'époque, et même si ça n'est pas ma tasse de thé, chapeau bas pour ce travail de titan.