Après Like Crazy, Breathe In et Equals, le réalisateur américain Drake Doremus poursuit son exploration des sentiments amoureux. Avec Newness, il décortique cette fois la vie sentimentale sous le prisme des nouvelles technologies, s’intéressant notamment à l’influence qu’elles peuvent avoir sur les relations amoureuses. Si le long-métrage a la bonne idée de ne pas être catégorique dans son approche de cette nouvelle forme de drague, il ne se contente pas non plus de dresser simplement les avantages et les inconvénients des applications de rencontres, offrant par exemple aux personnages une véritable complexité. Ainsi, bien que le récit emprunte par moments un chemin extrêmement balisé, la profondeur des deux personnages principaux confère au film une puissance dramatique inattendue. On appréciera tout particulièrement l’efficacité avec laquelle les éléments du passé du jeune homme viennent refaire surface, confrontant le couple à des émotions nouvelles, moins facilement compatibles avec la relation singulière qu’ils se sont créées. Finalement, c’est peut-être dans ce traitement subtil des plaies antérieures que le film tire sa principale force.
Infiniment moderne, tant dans son sujet que dans son propos, Newness peut compter sur la sensibilité de son réalisateur pour retranscrire brillamment à l’écran toutes les caractéristiques d’une relation amoureuse, des plus évidentes (les baisers, l’acte sexuel…) aux plus discrètes (les regards, les non-dits…). Une vraie constante dans le cinéma de Drake Doremus ! Le talent du cinéaste réside également dans sa formidable direction d’acteurs, Laia Costa et Nicholas Hoult se révélant parfaits, tout à la fois sensuels et charismatiques. Si la première confirme avec ce film l’excellente impression laissée par Victoria, affichant à nouveau un large spectre de jeu, le second dévoile, projet après projet, une sensibilité insoupçonnée. Avec énormément de retenue, l’acteur britannique parvient effectivement à délivrer des moments de vérité assez dévastateurs. J’en veux par exemple pour preuve la magnifique séquence du bar. Enfin, malgré une durée peut-être un poil excessive (le film avoisine les deux heures), le long-métrage offre un épilogue subtil et poignant, à l’image du projet dans son ensemble.
Avec Newness, Drake Doremus signe donc un nouveau drame romantique notoire. Finement écrit et interprété, le film décortique brillamment les relations sentimentales sous le prisme des nouvelle technologies. Malgré une évolution narrative un peu balisée, la belle complexité des personnages, ainsi que le talent du réalisateur pour traduire visuellement les émotions humaines, confèrent néanmoins au projet une puissance dramatique insoupçonnée.
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