Attendu et redouté, le Nicky Larson & le parfum de Cupidon revu sauce hexagonale par Philippe Lacheau est enfin dans les salles. Si l’on pouvait craindre le résultat, ce dernier s’avère, certes pas parfait, mais plutôt réjouissant. Retour sur une catastrophe évitée au profit d’une agréable surprise.


« Une ombre file dans la nuit, C’est un assassin qui s’enfuit, Et comme un démon il sourit, Son crime restera impuni, Une voiture qui surgit, Un coup de frein, des pneus qui crient, Un coup de feu qui retentit, La justice s’appelle Nicky… » Si vous regardiez le Club Dorothée sur TF1 pendant les années 90, ce générique vous dira sûrement quelque chose. Oui, vous avez sans doute grandit avec, comme un certain Philippe Lacheau. Dragon Ball Z, Les Chevaliers du Zodiaque, Olive & Tom, L’Inspecteur Gadget… Autant de dessins animés qu’on garde en soit, même une fois adulte. Et pas question de faire du mal à tout ce qui a bercé l’enfance d’un sacré paquet de monde. Pourtant, c’est ce que beaucoup on ressenti lorsque le réalisateur et acteur des Babysitting a déclaré son attention d’adapter l’animé Nicky Larson, lui-même relecture édulcorée d’un animé japonais, lui-même adapté du manga City Hunter de Tsukasa Hōjō. Vous suivez ?


Nicky Larson (Philippe Lacheau) est un garde du corps exceptionnel, toujours accompagné de son associée Laura (Élodie Fontan). Dragueur et obsédé invétéré, Larson est aussi fine gâchette qu’il perd totalement ses moyens face à une magnifique femme. La plupart du temps, il n’accepte d’ailleurs de protéger… que des femmes ! Reste qu’il accepte le contrat d’un certain Letellier (Didier Bourdon), savant qui prêtant avoir inventé un puissant parfum qui rendrait le porteur de celui-ci irrésistible…


Autant ne pas y aller par quatre chemins : non, Nicky Larson & le parfum de Cupidon n’est pas la purge attendue. On vous avait déjà fait part de gros doutes sur ce blog, mais il faut bien avouer que même si le résultat est loin d’être parfait, le film se révèle être une adaptation honnête et qui fait le job. Toutefois, attention, l’adaptation voulue par le film est avant tout celle du dessin animé diffusé au Club Dorothée. Pour l’aspect plus adulte, et donc plus sexuel, de City Hunter, il faudra attendre. Ce parfum de Cupidon est donc un film hybride, car habile mélange de deux univers qui se rencontrent : l’humour de la bande à Fifi et celui propre à l’univers de Nicky Larson. Un cocktail qui est autant une force qu’une faiblesse. Car si la plupart des blagues de Lacheau et sa bande fonctionnent bien, ce n’est pas pour autant un humour qui se mélange habillement à l’ADN du personnage et du manga.


Dès sa scène d’intro à base de bonne baston autour d’un pénis (oui oui), le ton du film est donné. On tapera le plus souvent, de manière peu subtile, en dessous de la ceinture. Une mise en marche qui peut surprendre mais qui est au final à l’image du manga, qui ne fait guère dans la finesse non plus. On reproche d’ailleurs beaucoup au film d’avoir des blagues homophobes. Reste qu’il ne faut jamais perdre de vue que le film est une pure adaptation d’un produit des années 80/90, époque où l’humour était beaucoup plus libre que dans les années 2010. Et surtout, il colle parfaitement au personnage, qui vanne allègrement sa comparse en la comparant à un homme (sachant très bien qu’il est amoureux d’elle). Pas de quoi fouetter un chat donc.


Si le script et les situations restent prévisibles, le film se suit sans déplaisir et on constate vite qu’il est le fruit d’un travail méticuleux exécuté par un fan de la première heure. Les looks, les références, les décors, la musique, la direction artistique… Philippe Lacheau coche avec soin chaque ligne de son cahier des charges. Là où l’on savait que l’humour ne devait pas être un problème pour le bonhomme, il fait preuve d’une belle maîtrise dans les scènes d’action avec des bastons chorégraphiées au millimètre.
On peut regretter la présence oblige de ses comparses Tarek Boudali et Julien Arruti, dont les personnages secondaires viennent parasiter l’intrigue principale, en revanche le soin accordé à celui de Laura ou de Mammouth force le respect. Mention spéciale à Élodie Fontan qui s’en tire à merveille. Son alchimie avec Lacheau, qui assure en Larson, est l’un des gros plus du film. Car sous ses airs de comédie d’action, Nicky Larson et le parfum de Cupidon reste avant tout une histoire d’amour. Et on ne peu définitivement pas nier l’amour que porte Lacheau à ce personnage et cet univers. Amour que l’on retrouve jusqu’à dans le dernier plan d’un film divertissant et plein de bonnes idées.


Ticket ou Télé ? Ticket, pour pouvoir écouter Get Wild et Footsteps au cinéma !
Projet casse gueule au possible, Nicky Larson & le parfum de Cupidon se révèle être une adaptation fidèle à l’animé culte diffusé en France dans les années 90. Comédie d’action réjouissante, l’humour tape souvent dans le gras et ne fait pas toujours mouche, la faute à deux univers qui se mélangent de façon improbable. Reste que le soin apporté par Philippe Lacheau l’emporte sur le reste et qu’à l’avenir, on ne peut que lui conseiller de mettre encore plus en avant l’ADN de Nicky Larson et d’omettre davantage l’esprit de la bande à Fifi. Nicky Larson se suffit amplement à lui-même.


https://pellicules35.wordpress.com/2019/02/12/nicky-larson-le-parfum-de-cupidon-un-bon-petit-coup/

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le 17 févr. 2019

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Valentin Pimare

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