Fort de son succès avec Babysitting, Alibi.com et Épouse-moi mon pote, disons-le franchement des comédies puériles à l'humour en bas de la ceinture, la Bande à Fifi revient pour l'adaptation ciné du dessin animé Nicky Larson. Et nous parlons bien ici du dessin animé diffusé en France dès 1990 sur le Club Dorothée, pas du manga "City Hunter" ni de l'animé éponyme. Non. Nous parlons du dessin animé censuré et traduit n'importe comment par AB Distribution et qui enchanta les gosses des années 90.
Parti de ce postulat, Le Parfum de Cupidon peut effectivement s'apparenter à une adaptation correcte à laquelle se serait ajoutées les blagues bas du front de l'équipe : des bites, des nichons, du pipi, des poils, etc. Donc non, le long-métrage n'a rien de glorieux en soi et ne peut clairement que se tarir d'être la première adaptation francisée d'un manga. Costumes identiques (quitte à les rendre cosplay), même chose pour les coiffures, décors et prénoms français (pas de Ryô Saeba ni de Kaori ou Umibôzu, remplacés comme il se doit par Nicky, Laura et Mammouth), scènes d'action hollywoodiennes et gags visuels cartoonesques... Philippe Lacheau est un fan du dessin animé original et le prouve.
Cependant, nous avons ici plus affaire à un fan-film longuet qu'à une adaptation à proprement parler. Les fans lui crachaient à la gueule à l'annonce du projet, on les comprendra encore plus aujourd'hui : à vouloir être trop fidèle, Lacheau n'arrive jamais à nous projeter autre part que dans - effectivement - un épisode-live de "Nicky Larson". Rigolo au début, très rapidement lassant, le film souffre de gags répétitifs, d'un scénario particulièrement pataud et d'un casting en caramel mou. Restent quelques séquences plutôt fendardes et une baston en vue subjective étonnamment réussie, contrastant avec un long-métrage regardable mais en aucun cas réussi. Prise de risque dans l'âme, pas dans la forme.