L'un des thèmes phares du cinéma de Kim Soo-yong: la place de la femme dans le couple et dans la société coréenne. Un portrait sans complaisance pour les hommes: l'héroïne est abandonnée par son premier amant, délaissée par son second, interpellée à chaque sortie solitaire, et même violé. Le spectre menaçant de l'homme semble constamment planer sur elle. Désabusée, elle traverse son petit monde comme un fantôme. La réalisation est sobre, les couleurs ternes et les décors souvent déprimants, ce qui donne une atmosphère mélancolique constante: seul le passage avec sa famille semble heureux, comme un retour bienvenu dans la douceur de l'enfance, là où les hommes n'avaient pas encore envahi son existence. Un film avec une structure narrative assez étrange et qui semble ne mener nulle part, peut-être à cause de la censure qui a retardé la sortie du film de 4 ans et forcé à des coupures. Ou alors c'est simplement l'effet recherché: noyer le spectateur dans l'ennui et l'abime dépressif de cette femme.