J'ai eu un peu de mal à trouver La Noche de los Asesinos, alias Night of the Skull alias Night of the Assassins alias Sospiri alias plein d'autres trucs chelous toujours rattachés à un nom: Jésus/Jess Franco, alias James P. Johnson cette fois-ci. Le responsable du Lac des Morts-Vivants, ou de l'étonnant Vampiros Lesbos.

Sous ce titre se cache un whodunit assez intriguant, dans lequel un tueur anonyme assassine un par un les occupants d'un grand manoir en Louisiane, selon un passage de l'apocalypse. Les Dix Petits Nègres ? Presque, il s'agit en fait d'une réadaptation d'une pièce de théâtre du même moule nommée Le Chat et le Canari déjà adaptée deux fois depuis sa création en 1922, et qui donnera un simili giallo très sympa de Radley Metzger cinq ans plus tard. Sans que je ne comprenne vraiment pourquoi c'est Edgar Allan Poe qui est crédité (à tort) comme auteur de l'histoire originale, aux côtés de Jess Franco qui prends pas mal de libertés quant à la pièce pour y mettre ses influences à lui.

Le tueur porte un masque de squelette typique des Krimi allemands, promène ses gants de cuir noir sur tout le mobilier de la maison comme dans les giallos italiens (influence que l'on retrouvera aussi chez Radley Metzger, et qui constituera, avec la base scénaristique de l'héritage, le seul point commun entre les deux oeuvres) et tue de manière plutôt inventive en suivant à la lettre un texte comme chez Agatha Christie. La raison on l'a très vite, une histoire d'héritage à l'anglaise comme je les aime, et les personnages assez classiques qui ont tous quelque chose à se reprocher remontent un peu l'intérêt: le cousin moqueur et sa femme, la veuve, la fille illégitime, les domestiques (les domestiques sont TOUJOURS suspicieux, règle n°1)... Et l'inspecteur qui n'en branle pas une mais qui fait très bien semblant d'être concerné par ce qui se passe.

Par contre il sera difficile pour les fans de reconnaître la patte du réalisateur, qui se contente de son rhytme ultra lent habituel et de quelques zooms/dézooms planqués ça et là. Peu de nudité, quasiment pas d'erotisme, juste un polar bisseux assez sobre avec une ambiance gothique pas trop mal rendue et une musique bien lancinante (qui ne vaut pas ses impros Jazzy psyché je dois dire).

Je garde une préférence pour l'adaptation de 1978, plus amusante, mais cette version ravira très certainement les amateurs de whodunit. Je ne sais pas trop comment cette histoire a fait pour réussir à calmer à ce point deux énergumènes comme Metzger et Franco, mais le résultat est plutôt plaisant.
FoxmcCost
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le 3 avr. 2013

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