Voilà le genre de petit nanar que j'affectionne : un vanity project à la gloire de son auto-proclamé star du cinéma d'action, l'inconnu Andy Bauman. Le film n'a pas un gros budget et souffre certes d'un rythme en faux plat, mais on le sent tellement sincère dans sa démarche que la magie opère. La constitution de l'équipe de barbouzes puis sa préparation sont des super moments (faut dire que recruter un magicien est la meilleure idée du monde) et son leader a beau se mettre en scène en slip, allongé sur une peau de bête, ou en ersatz de James Bond qui ne sait pas ranger l'attache de son nœud papillon sous son col de chemise, il conserve désespérément un charisme de comptable en burn-out.
Le casting bénéficie également de la présence d'Adam "j'ai été Batman, moi, monsieur" West avec son laser holographique (!), de Carel "Lurch" Struycken qui est grand donc indestructible et grimaçant, et de Marcia 'Aerobic Killer" Karr en méchante méchante pour offrir un spectacle de série B tranquillou-nanarou, riche de suffisamment d'idées cons (le nunchaku-flingue ou les jouets gonflables comme stratégie ultime de l'infiltration de base ennemie) pour divertir le spectateur. Night of the kickboxer a donc pour lui de faire des efforts comme un asthmatique dans un 400 mètres, une preuve d'amour qui réchauffe le cœur.