On est simplement un lundi aprem sur la terre

Ce film est fantastique, comment Dead man peut-il l'éclipser ? Ce film arrive à être drôle, touchant subtilement, proche de l'humain, juste beau visuellement selon les parties. Les petites références entre les parties très discrètes (les aveugles qui portent des lunettes) les unissent sans le cracher au visage du spectateur. C'est fou d'arriver à faire autant avec un concept si con, d'arriver à mettre le meilleur du cinéma en 2 heures. Je pourrais m'arrêter là mais j'ai envie de parler du film alors je vais parler de chaque parties.

- Los Angeles : Peut-être celle que j'aime le moins et pourtant je l'aime autant que celle sur les japonais dans mystery train. C'est simple, une rencontre entre une jeune effrontée et une petite bourgeoise, juste une interaction tout ce qui à de plus crédible, tout le monde ne veut pas être une star. Une rencontre moyennement importante, la petite retourne faire taxi et l'autre à sa vie de casting mais elle ne décroche pas... un petit bout de la fille restera avec elle, peut-être. C'est simple c'est élégant, c'est beau.

- New York : Pas ma préférée non plus mais c'est sacrément marrant, c'est complètement absurde, le taxi semble sortir de nulle part, c'est juste drôle. Au milieu de ça un drame familial dont on se saura pas grand chose. J'aime ça dans ce film, que tout ne serve pas à quelque chose, comme pour le délire du casting dans la précédente partie, ça ancre les personnages dans le réel avec du banal. Helmut fait un de peine quand il repart en faisant n'importe quoi. Le rire des mecs est sacrément communicatif puis quand il met son nez rouge putain c'est énorme. Encore un petit bout d'humain qu'on prend le temps de nous montrer, on s'intéresse au vrais gens et c'est le Beau.

- Paris : Là on rentre dans du franchement exceptionnel. J'aurai juste à reprocher certaines répliques de l'aveugle en mode "je suis dans un autre monde, je sens les choses" ça me parait un peu cliché mais je connais pas d'aveugle donc laissons le bénéfice du doute. Mais en vérité osef de ça, cette partie est assez hypnotisante. Le type qui paraissait assez solide face aux guignols de l'ambassade se retrouve mal face à l'aveugle. La lumière rose/violette du fond, les petits regards qu'il lâche dans le retro, le petit mouvement qui dévoile un peu sa poitrine, on sent qu'il la désire mais il est super gauche et dis que de la merde. Ce petit instant de médiocrité couplé à la petite fascination pour l'aveugle en fait un vrai moment de flottement, c'est vraiment grisant. Quand il prend le tunnel, ie pas le bon chemin, j'ai même cru qu'il allait abuser de sa cécité pour lui faire des dingueries, je sais pas si c'était volontaire mais ya eu un peu de tension. Le but était peut-être juste de suggérer l'idée, idée qu'aurait eu aussi le chauffeur.

- Rome : déjà quand j'ai vu la tronche du type, l'ayant déjà vu dans dawn by law, j'ai sentis la douille venir. C'est juste hilarant il raconte que de la merde ça me fume. Déjà sa vieille tronche mais quand il se mets à parler de la citrouille en mimant le geste, qu'il parle de "vivant", j'ai cru à un viol au début mais ça collait pas trop alors quand il parle de la brebis : "je l'ai appelé Lola" c'est juste énorme, le mec est un dangereux malade et ya le type qui canne derrière. Et pour finir les répliques qu'il sort avec la femme de son frère "ce cul intersidérale" c'est le bouquet.

- Helsinki : Juste dramatique, un père qui perd sa fille, quoi de plus horrible sur la Terre ? Bon par contre les deux types qui se barrent en laissant le 3eme dans la merde j'ai pas saisis ? et le "yen a qui ont de vrais problèmes" bon il a quand même ramasser le collègue donc l'aspect échelle dans la peine bon je vois pas qui dirait ça dans sa situation mais tant pis.

Bref à ces quelques détails c'est vraiment excellent, narrer ces histoires ensembles, lier les gens à travers l'espace par le temps et le taxi pour qu'ils forment ensemble une petite humanité, c'est ça le Beau.

Chef d'œuvre.