Night Swim n’a strictement rien à proposer à son spectateur, sinon la recette tant de fois reproduite des productions BlumHouse récentes : introduisez un lieu et une tragédie située dans le passé, confrontez-y une famille nouvellement débarquée dont le père, en chaise roulante, a besoin de rééducation, faites monter la tension à feu (très) moyen, couvrez d’abord avant de dévoiler la menace, servez dans une forme des plus impersonnelles. La platitude du scénario n’a d’égale que la mise en scène, qui ne sait comment faire naître l’inquiétude autour de sa piscine hantée sinon au moyen de violons stridents et d’un montage clipesque. Quant aux dialogues explicatifs, ils ont la fâcheuse tendance à appuyer l’aspect stéréotypé des situations – tiens tiens tiens une maison à vendre avec piscine, ça tombe bien puisque la plupart des psychothérapeutes recommandent la natation… ah mais non j’ai toujours eu peur de la piscine, répond l’épouse, embêtée. Ça ne fait rien, on la prend quand même, ne soyons pas nostalgiques, rétorque l’époux. Nous passerons sur l’irruption de flashbacks hideux, raccordant ledit père aux succès sportifs qui firent sa gloire, et sur les emprunts à l’univers de Stephen King, en particulier les plans rapprochés sur le voilier miniature flottant sur les eaux tourmentés de la piscine.