"Attention, piscine hantée" : non, ce n'est pas une blague. Ni une parodie de film d'épouvante. C'aurait dû, mais non. Ce synopsis décalé aurait fait le bonheur de n'importe quel réalisateur de comédie horrifique à festivals (à bon entendeur...), mais est ici malheureusement pris au premier degré (et très solennel), et c'est d'un ennui affligeant. Quand on pensait que les récentes productions de James Wan avaient touché le fond, ce dernier à trouvé encore le moyen d'aller plus profond, et ce Night Swim atteint un record de plongée dans la nullité absolue qu'on ne soupçonnait pas (serait-ce le pire du studio ? On se questionne sérieusement). On ne sait pas vraiment par quoi commencer, alors battons des bras de façon désordonnée, tant qu'on peut éclabousser tous les défauts de ce navet : des rares scènes d'effroi qui se ressemblent toutes et doivent représenter environ 5% du temps du film (le reste des 95% ? C'est du blabla inutile), une famille dont chaque membre est mal écrit, mal interprété (et/ou mal dirigé), dont on se fiche complètement de leur passé et leur futur (le seul moment où ils intéressent le film : quand ils barbottent. Ce qu'il se passe pour eux avant et après la pistoche : on s'en fiche), avec des effets numériques à la ramasse (vous pouvez nous remontrer les yeux de la dame malade ? Qu'on observe bien tous à quel point on nous prend pour un public prêt à manger avidement n'importe quelle scène mal truquée), avec une histoire bête à pleurer de piscine hantée qui nous étonne encore en rajoutant une sous-intrigue de
sacrifice
dans la piscine "pour exaucer un voeu, vous savez, comme les pièces qu'on jette dans les fon... Oh mince, c'est pas des piscines, c'est des fontaines. Hey James, on a encore du budget pour changer, mettre une fontaine hantée à la place de la piscine ?... Non ? Tout est passé dans le brumisateur qui souffle comme un âne à chaque scène d'effroi ? Ah ben oui forcément... Bon pas grave, les gens qu'on vise ont un QI de bouée-dauphin, ils verront pas la différence, surtout si on ajoute un effet numérique bien moche au moment où on explique ça, ça va détourner l'attention..."
Ajoutez à ça un rythme mou du genou, un final tellement peu impressionnant qu'on se demande si c'est bien fini, puis une dernière image qui promet d'enterrer profond ce film, si seulement. Rien ne fait peur (d'ailleurs il y a si peu de scènes d'effroi, qu'elles sont toutes dans la bande-annonce), tout sent le j'en-fiche à plein nez, du visuel bâclé à l'histoire de plus en plus ridicule au fur et à mesure que les personnages essaient de la justifier (en vain) en confondant une piscine et une fontaine (les scénaristes ont trop regardé le générique de Friends), et on pense que ne pas faire une seule mort ou attaque un peu "fun" sur l'ensemble du film avec un synopsis aussi barré qu'une piscine hantée, ça tient de l'exception. Revoyez la scène de la piscine dans Destination Finale 4, gorgé d'humour bête et crade : c'est ce qu'on attendait d'un Night Swim. Vraiment, à bon entendeur...