Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est l'histoire de base, disons le scénario narratif, sur lequel viennent se greffer toute une panoplie de séquences étranges et surtout saugrenues : des gens miniatures qui sortent d'entre les emballages...et on en passe. Et c'est justement cette profusion de séquences incompréhensibles qui nous ont rebutée (donnant cette fâcheuse impression d'assister à de l'autosatisfaction intellectuelle, pour dire cela poliment), on subit ce fatras pendant 2h30, tout de même...et si l'on compte sur la fin pour nous l'expliquer (ce que l'on a naïvement espéré tout le film durant), vous vous serez trompés comme moi, on termine Mulholland Drive plus perdus que jamais. Alors on lâche prise, on regarde les images sans s'acharner jusqu'à la migraine, on laisse les communautés de fans spéculer et se déchirer sur les explications du film, cela ne nous concerne clairement plus, tellement désabusés que l'on termine ce bijou visuel qui en fait beaucoup trop au niveau significatif... Même Eraserhead était plus accessible à la compréhension. Alors évidemment, ce n'est pas parce qu'on n'a pas compris un film qu'il est médiocre (loin de là, surtout qu'on a ensuite suivi des conférences pour le décrypter, et on confirme : on n'aime pas, même avec le mode d'emploi), mais ici c'est plutôt cette propension à sélectionner son public-cible sans aucun regard pour les autres, un joli doigt d'honneur artistique qu'on n'a pas apprécié (tiens donc...). Ici, tant mieux pour les fans, tant pis pour les autres spectateurs, les premiers s'acharneront à discuter en long et en large des bizarreries, tandis que pour ceux qui sont comme moi désabusés, on passera à autre chose, de préférence plus linéaire, pour changer...