Première adaptation du roman court éponyme de George R. R. Martin, Nightflyers est une sacrée bousasse qui n'a rien à envier aux meilleures productions d'Albert Pyun. Avec un budget apparemment restreint et une production un brin bordélique (selon les dires de l'acteur Michael Des Barres), le film de Robert Collector, auteur du film d'exploitation carcéral féminin Chaleur Rouge et qui quittera l'aventure pendant la post-prod' en retirant son nom du générique, n'a rien du film d'horreur spatial réussi, probablement à cause du producteur-scénariste Robert Jaffe qui a visiblement eu les yeux plus gros que le ventre et qui livre un téléfilm craignos dans la même veine que La Mort des Soleils.


Décors en carton, luminosité hasardeuse, acteurs jamais dirigés, musique inspirée par Carpenter ici en total décalage avec les images et effets spéciaux cheap sont au programme de cet énième ersatz d'Alien mélangé à 2001 où une escouade de scientifiques vont naviguer dans un vaisseau spatial hanté par une présence maléfique. L'idée de base n'est pas ouf, le résultat est bien pire : baignant dans une atmosphère de mauvais clip des eighties, pensant que les coupes de cheveux et les looks bariolés de Blade Runner peuvent encore servir, Collector et son équipe s'imaginent rendre le long-métrage "cool et branché". Il n'en est rien. C'est moche, ringard, décousu et chiant comme un spectacle de youtubeur.


Les acteurs, pourtant au préalable sympathiques avec notamment l'héroïne de La Nuit de la comète Catherine Mary Stewart ou encore le regretté James Avery (futur Oncle Phil dans "Le Prince de Bel Air"), semblent s'ennuyer ferme, peinant constamment à insuffler un brin de vie dans ces corridors de pacotille éclairés n'importe comment. À ce qu'il parait, l'effet brumeux de l'image était voulu par la production pour apporter une touche "mystique" à l'écran. Tu parles, c'était surtout pour maquiller sa qualité relative. Pareillement, nous n'aurons jamais l'impression d'être dans un vaisseau spatial ou même dans le vide intersidéral. Jamais.


Ajoutons à tout ce bordel des prises sons catastrophiques, la pauvreté des plans (on est vraiment dans un épisode de "Doctor Who", époque Quatrième Docteur pour vous situer), le peu de talent quant à l'écriture des dialogues et la franche absence de bonnes idées nous terrassant pour de bon, faisant de ces 85 minutes un pur calvaire. Même pas assez nanardesque pour en rigoler, Nightflyers est juste un mauvais film (heureusement) inédit en France.

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le 17 déc. 2020

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