4 ans après The Shape Of Water, Guillermo Del Toro revient sur grand écran avec son nouveau né, Nightmare Alley, adaptation du roman Le Charlatan de William Lindsay Gresham, déjà adapté au cinéma en 1947 par Edmund Goulding.
Si dans un premier temps, aux vues du titre, du synopsis et de l'affiche, on s'attend à un nouveau film d'épouvante gothique comme l'était Crimson Peak, il n'en sera rien.
L'esthétisme sera moins marqué tout en étant plus détaillé et on s'attardera bien plus sur la performance des acteurs impeccablement incarnés par un Bradley Cooper dans un rôle qui lui sied à la perfection, entre charismatisme et surconfiance en soi, une Cate Blanchett une fois de plus en femme attirante/effrayante et une Rooney Mara dans un rôle de femme plus effacée. Willem Dafoe, Toni Colette et Ron Perlman ne seront pas en reste dans des rôles secondaires bien développés.
Les costumes et les décors sont impeccables et participent à l'immersion quasi-totale. La mise en scène parfois too much nous en sortira malheureusement. Certaines scènes, volontairement submersives de par un visuel trash manquent trop de liant avec l'ambiance développée dans ce long métrage.
L'intrigue, à base de psychologie, de monstres de foire et tour de passe-passe est intéressante mais Nightmare Alley finira par souffrir de sa longueur de 2h31 sur un chemin qui nous semble, avant même sa moitié passée, déjà tout tracé, à l'image du destin annoncé par les cartes de tarot. Peu de place donc à la surprise, une perte d’intérêt croissante et un essoufflement s'installent surtout lorsqu'on dépasse les 2h. Reste à profiter du spectacle qui vaut vraiment le coup d’œil. Le détour en vaut la peine.