Ce qui frappe au premier abord dans ce film, c'est la qualité de son image, ces jeux de lumières dans la nuit, le plus souvent éclairée par les lumières artificielles et chaudes d'une autre époque.
Jamais je n'ai vu une si belle qualité d'image à chaque scène, la photographie est splendide et participe magnifiquement à l'ambiance. On se sent happé dans ces années 1900, on admire la beauté et le raffinement de l'époque. Il en dégage un réalisme époustoufflant qui permet d'immerger le spectateur dans tout ces lieux, d'une foule de la fête foraine à un train de transport de volailles ou encore dans les rues où se mêlent neige et phares de voiture de police.
Ce réalisme contraste magnifiquement avec cette magie, comme Guillermo del Toro l'avait déjà réalisé avec Le Labyrinthe de Pan où on retrouvait cette plastique, cette violence crue et inattendue parfois, avec un scénario bien ficelé et des personnages hauts en couleurs. Caricaturaux en apparence mais possédant chacun des forces et faiblesses empêchant le spectateur d'anticiper l'histoire et leurs réactions, ils font la force du film qui nous tient en haleine, nous transportant au côtés d'un Bradley Cooper dévoré par l'appat du gain, se laissant happer malgré lui par des personnes lui promettant monts et merveilles.
Enfin, cette dernière scène clôt magnifiquement le film. Lente, forte, paranormale, laissant apparaitre une conclusion qu'il appartiendra au spectateur de choisir et de prolonger un rêve énigmatique, ou pourquoi pas se lancer à nouveau avec plaisir dans un deuxième visionnage.