Après le piteux "La forme de l’eau", Guillermo Del Toro remonte dans mon estime avec "Nightmare Alley", un grand film de cinéma à l’ancienne, racontant les mésaventures d’un manipulateur, d’un escroc pris à son propre jeu. Un film coloré, chatoyant, à la fois ténébreux et lumineux dans sa forme mais plutôt sombre dans son propos, déroulant une galerie de personnages aussi pittoresques que variés.
Il y a d’abord une première partie se déroulant dans une fête foraine où l’on retrouve les habituels personnages plantés dans un décor magnifiquement reconstitué. Un univers féerique et visuellement splendide dans lequel on se perd très vite et avec bonheur.
Dans la seconde partie, le cadre est plus luxuriant, les personnages plus raffinés mais l’atmosphère reste très tendue, la manipulation toujours au centre du récit avec une femme mystérieuse (Cate Blanchett) qui semble jouer double jeu fasse un homme (Bradley Cooper) trop sûr de lui et qui va se brûler les ailes à vouloir aller toujours plus loin dans son art de la duperie et de l’escroquerie.
Malgré sa durée (2h30), le film reste captivant, envoutant de bout en bout, nous emmenant dans un labyrinthe psychologique assez passionnant dans un univers aux accents féeriques, faisant référence au cinéma hollywoodien des années 30 et 40 avec même un petit clin d’œil au Giallo la dernière partie du film. Une vraie réussite.