Lucio Fulci est un réalisateur de films d'horreurs qui commencent à déteindre sur sa personnalité. Il commence à voir des cadavres de partout, du sang couler alors qu'il n'y a rien, croit voir un personnage avec une tronçonneuse alors qu'il ne fait que couper du bois... C'en est trop pour Fulci, qui décide d'aller voir un psy, qui va le persuader par hypnose que c'est lui qui tue plein de gens alors que pour cet homme, il va pouvoir se défouler en faisant un massacre.
Un gatto nel cervello est un des derniers films réalisés par Fulci, qui reprend de manière méta sa propre vie en tant que réalisateur et où d'ailleurs il joue le rôle principal, comme pour marquer à quel point ces divers tournages auraient pu l'affecter. Quelque part, le procédé sera repris par Wes Craven dans Freddy sort de la nuit, sauf qu'autant ce dernier avait des moyens, ici, c'est comme si Jean-Pierre Mocky réalisait un film d'horreur. Non seulement tout le monde joue très mal, mais au-delà de tout, mais il y a des erreurs de raccord monumentales (un meurtre se passant de jour en champ, et de nuit en contre-champ, Fulci qui regarde une fenêtre à gauche, puis la même fenêtre sur sa droite, ce dernier qui perd/retrouve ses lunettes selon les plans...) qui montrent à quel point on a un film fauché. Je ne parlerais pas des maquillages ou des meurtres qui montrent que des victimes sont parfois des poupées (et non pas des mannequins), ainsi que les femmes qui doivent toutes à un moment ou un autre se désaper. D'après ce que j'ai lu, le budget représenterait 100 000 $, ce qui est effectivement ridicule pour montrer de telles ambitions, mais on voit bien à quel point l'entreprise est sabotée par de tels amateurismes. J'ai oublié aussi de parler de la musique, avec UN seul thème répété sous diverses variations...
Quelque part, à travers cette tentative méta de parler de lui, ainsi que des travers de ce métiers, c'est Fulci lui-même qui se dévoile, au soir de sa vie, en voulant régler ses comptes au cinéma (voir la scène avec les producteurs allemands), et qui en profite pour (faire) trucider le plus de gens possibles. L'initiative est louable, mais on voit bien à quel point le maestro a perdu de sa superbe depuis, au hasard, La longue nuit de l'exorcisme.