Succès modeste à l'époque de sa sortie mais petit film culte pour certains spectateurs, The Final Countdown est le dernier long-métrage de Don Taylor, variation autour du voyage dans le temps visiblement inspiré par le roman de Ryo Hanmura, Sengoku Jieitai, qui avait déjà donné naissance à un long-métrage en 1979 avec Sony Chiba.
Nanti d'un budget de douze millions de dollars, The Final Countdown plonge le porte-avions USS Nimitz en pleine tempête électromagnétique, le propulsant lui et son équipage à la veille de l'attaque sur Pearl Harbor, faisant ainsi naître un questionnement passionnant. Doit-on profiter d'une telle occasion pour refaire l'histoire, pour effacer une humiliation dont la plaie ne sera jamais vraiment refermée, ou au contraire ne pas intervenir et laisser les choses se faire, afin de ne pas bouleverser le cours des évènements ?
Un débat fascinant pour le spectateur, d'un point de vue historique comme philosophique, qui laissait espérer une tension de chaque instant. Malheureusement, si le film de Don Taylor évite judicieusement de sombrer dans le patriotisme bas du front, il ne fait tout du long que survoler ses thématiques, les enjeux étant condamnés à n'aboutir qu'à une violente frustration, le film préférant se concentrer sur des sous-intrigues de moindre importance.
La mise en scène de Don Taylor, purement fonctionnelle, n'aide pas, le rythme bancal ne dynamitant jamais un scénario prometteur mais finalement bien pépère malgré un casting fort sympathique mené par le duel Kirk Douglas / Martin Sheen. Grâce à la contribution salvatrice de l'armée américaine, The Final Countdown bénéficie heureusement d'un certain réalisme et surtout, propose une poignée de séquences aériennes franchement bluffantes pour l'époque.
Sur le papier, l'idée était séduisante et riche en questionnement, mais n'aboutit finalement qu'à un résultat loin d'être désagréable mais clairement anecdotique, dont le traitement faiblard est heureusement compensé par ses têtes d'affiches et par le soutien de l'aéronavale.