Une chouette surprise que ce Ninja, qui flirte effectivement bon la production Cannon 80's, mais tournée par Nu Image en 00's. Voilà de la série B qui s'assume et qui n'a pas honte de verser régulièrement dans le bis tout en conservant la tête haute. Pas de scénario, en effet (un jour, faudra enseigner aux sensei la base de la psychologie humaine, histoire qu'ils arrêtent de produire des machines à tuer envieuses avant de les répudier sans se soucier des conséquences), mais c'est vrai qu'on s'en fout, car l'action est régulièrement au rendez-vous : Scott Adkins torse poil est un vrai mozafucka musculaire qui déboite sans problèmes les files indiennes de loubards candidats au massacre (c'est vrai qu'il y a un côté Final Fight). Cela n'atteint certes pas le niveau technique des (bons) films asiatiques, mais on sent la volonté d'offrir un spectacle généreux en cascades et en torsions articulaires. La réalisation quant à elle, parvient à rester lisible malgré ses effets de style outranciers mais rigolos. C'est clair que pour un budget ridicule de 5 millions de $, le résultat est tout-à-fait honorable.
Embardée Nanarland : faut quand même évoquer la société secrète du film (the ring). Alors que je m'attendais à une resucée de la Franc-Maçonnerie, on a en fait le droit à une sorte de secte entièrement composée de sbires en sweat à capuche et bretelles rouges (!!), tatoués au fer rouge (une idée coolos qui est loin d'être gégé quand tu veux rester discret) et dirigés par un leader ridicule en soutane de moine violette qui se croit être le maître du monde. J'ai du mal à imaginer que le réalisateur puisse être sérieux sur cet aspect du film, parce que c'est quand même un point qui dépasse franchement la ligne du nanar.