Il y a des fois comme ça, on se dit « Tiens, si je me faisais un petit nanar ! ». Mais si, vous savez, cette force inexplicable qui vous donne envie de vous mater un film bien naze mais sur lequel y'a moyen de se poiler pendant 1h30... Et quoi de mieux pour assouvir cette pulsion soudaine ? Un film de ninjas des années 80 bien sur, avec ses shurikens en carton, ses mannequins en mousse, ses fumigènes multicolores, ses sauts improbables, et bien entendu... des ninjas !
Alors comment définir ce Ninja condors 13 (titre français) au titre déjà incompréhensible (pourquoi 13 ?)... Disons que pendant 1h30, on va assister à du grand n'importe quoi sur tous les plans, et surtout des scènes complètement fumées...

Rien que le début du film vire dans le nawak, avec un bon père de famille qui se fait tuer alors qu'il se promène avec son fils. On ne sait ni pourquoi, ni par qui, et là un policier black va sortir d'on ne sait où pour parler au jeune garçon, tout ça dans le seul et unique but de justifier un peu plus tard l'arriver d'un autre personnage central du film. Bien entendu, notre jeune homme va grandir et va vouloir se venger. Oui, tout cela est très original mais qu'importe, on est là pour du nanar, on veut du nanar, et on va être servi.
Tout dans le film est bancal, à commencer par les acteurs. Entre le grand méchant grimaçant, la pouffe blonde qui ne sert à rien et ce festival de moustaches et coiffures 80's style chez les figurants, il y a de quoi se fendre la poire. Parlons rapidement de tous ces figurants justement. Coproduction oblige, le casting est international et les sbires ennemis ont sans doute été recruté à la « one again » direct dans la rue. On frôle le niveau zéro en terme de charisme et de jeu d'acteur, la palme revenant sans doute à ce joggeur en début de film, à la limite de l'amateurisme, qui simule la peur comme personne... A mourir de rire tant rien n'est crédible. Pourquoi choisir d'appeler le grand méchant « Lucifer » d'ailleurs... Ne l'ayant vu que en VF (parce que les nanars, c'est toujours mieux en VF), je ne peux par contre pas confirmer qu'il porte le même nom dans la VO mais c'est super original comme nom pour montrer aux gens que c'est quelqu'un de très très méchant...

Mais notre gentil héros, incarné par Alexander Lo Rei (Ninja the Final Duel) qui y croit dur comme fer, va être aidé par un grand black qui va au final être le point central du film tant chacune de ses apparitions vaut son pesant de cacahuète. Interprété par Eugène Thomas, un habitué des films de ninjas (il n'y a qu'à regarder sa filmo), il va nous arroser de blagues à la con et de répliques fumeuses qui font franchement sourire... Merci une fois de plus à la VF aux petits oignons. Mention spéciale à cette scène dans le bar où, on ne sait pas trop pourquoi, il va décider de se battre en dansant le Tango. C'est court, c'est euh, spécial, mais quoi qu'il en soit, c'est très fun.
Et ce genre de scène très con, il y en a pas mal disséminées tout le long du film, mais si je ne devais en retenir qu'une seule, ça serait sans conteste l'infiltration du ninja blanc qui doit assassiner un mec au bord d'une piscine. Je crois que même ma grand-mère de 92 ans peut être plus discrète que notre ninja. Mais le pire, c'est quand même l'approche par la piscine, caché dans l'eau sous le matelas gonflable, pour tuer sa cible à l'aide d'une mini sarbacane, le tout bien entendu sans mouiller son accoutrement ! (oui, c'est bien connu, les vêtements ninjas ne prennent pas l'eau...). Vraiment du grand art et sans doute la scène la plus nanar du film.

Malgré un tout petit coup de mou avant la longue scène finale, on n'a pas le temps de s'ennuyer sur ce Ninja Condor 13. Les scènes d'action sont légions avec des combats nombreux. Filmés avec les pieds, montés n'importe comment, ils sont néanmoins dynamiques (parfois trop) et au final très divertissants. Les combats dit « normaux » (entendez par là sans ninjas) nous montrent des artistes martiaux pas trop mauvais. Les affrontements « ninjaesques » sont bien plus funs car bien plus ridicules. Combattants en mode trampoline, disparitions en tout genre, dédoublement, fumigènes multicolores, mannequins en mousse (l'écartèlement au début)... on en a vraiment pour son argent et on se fend bien la poire tant l'ensemble est très généreux et les lieux des combats variés (fête foraine, patinoire,...).
L'apothéose de cette avalanche d'action rigolote, c'est bien entendu le long final, complètement too much et rappelant très fortement celui du Commando avec notre Terminator préféré. Le principe est simple : une grosse résidence remplie de sbires aussi moches que bêtes, armés jusqu'aux dents, et deux héros qui se pointent et qui canardent dans tous les sens, faisant mumuse avec shuriken, grenades, mitrailleuses lourdes et autres machine de destruction massive. Les morts pleuvent, c'est complètement naze, jouissif au possible, le tout s'enchainant sur trois longs combats assez réussis dans leur genre, eux même finissant sur l'affrontement ultime du gentil ninja blanc contre le méchant ninja noir (je vous ai dit que c'était très original...). Un dernier combat rigolo qui se finit de manière absolument dantesque, notre ninja blanc sortant une espèce de petite bombinette rouge d'on ne sait ou, pas plus grande qu'une boule de pétanque, et qui explose le ninja noir en un coup. On ressent comme une impression de :

« Les gars, on arrive à 1h30 de film, on arrête tout. En plus, on n'a plus de pellicule alors le film se terminera là. Le méchant n'est pas encore mort ? C'est pas grave, on va dire que le gentil ninja avait une bombe anti-ninja dans sa poche ».

Objectivement, Ninja Condor 13 ne vaut absolument rien. Le scénario ne rime à rien, les acteurs sont tous excessivement mauvais, la réalisation est médiocre et les combats mal filmés. Mais bordel, qu'est ce que c'est généreux et jouissif ! Bien entendu, les habitués des films de ninjas made in Taiwan ne verront rien de bien nouveau ici, mais les néophytes du genre devraient trouver leur bonheur, surtout si c'est pour une soirée entre potes à grand renfort de chips et de bière. Ninja Condor 13, c'est du bon gros nanar, mangez en.
cherycok
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le 8 déc. 2011

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cherycok

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