Attention mesdames et messieurs, cette fois-ci on a droit à un vétéran du cinéma moisi, à un leader incontesté, à une perle des perles parmi les perles, à la rivière de l'orient : Ninja Terminator.
Car Ninja Terminator, ce ne sont pas juste des choix artistiques douteux et une absence de talent, Non ! mais bel et bien la réussite dans la mise en place d'une arnaque rondement ficelée se basant en grande partie sur les largesses de la loi chinoise pour réutiliser à volonté des images en étant très loin du projet initial... mais alors vraiment très loin.
On passe alors gentiment sur le scénario alambiqué selon lequel des bandes rivales se décalqueraient l'oignon pendant que trois ninjas ennemis se battraient dans le but d'obtenir le précieux "Golden warrior" une relique sacrée coupée en trois morceaux dont ils sont les gardiens et que des ninjas doivent rapporter au sein de l'empire des ninjas. Même dit comme ça, ça sonne mieux que le résultat final.
Mais ce Ninja Warrior c'est surtout la quintessence d'un système bien connu : le deux-en-un. On prend des stock-footages de différents films qu'on monte ensemble et qu'on redouble au besoin dans le but d'obtenir un nouveau film. L'avantage, c'est que les prises de vue peuvent (et doivent) resservir entre les films permettant ainsi d'obtenir des films sans aucun sens, peu chers, et en grands nombres qui viendront alors remplir les stocks des K7 des rayons premier prix de l'époque.
Non content d'être d'immondes arnaques pour le consommateur qui se retrouve avec un produit de qualité médiocre voire simplement impossible à regarder à une époque où la jaquette était encore le seul moyen de s'informer sur le contenu d'un film, c'est également une arnaque énorme pour les acteurs qui souvent travaillent dans des conditions à la hauteur de la qualité des films et ignorent que leurs prises de vues seront réutilisées dans un ou plusieurs films sans leur accord et vendues sans qu'ils n'en touchent alors un sous.
Richard Harrison, acteur du personnage principal du film ne saura que plus tard que ce film et plusieurs autres seront réalisés et vendus sur son nom à partir des scènes qu'il aura tournées auprès du duo Godfrey Ho et Joseph Laï depuis bien connus pour ce genre de pratiques, ce qui aura pour effet de le décider à simplement arrêter le métier d'acteur. Aujourd'hui encore le bonhomme conserverait un gout de "trahison" et ne tari pas de mots sympathiques pour les deux branquignoles ainsi que pas mal de séquelles de blessures physiques datant de l'époque dues aux conditions de travail souvent dangereuses.
Fun fact 1 : Godfrey Ho se séparera plus tard de Joseph Laï car celui-ci ne le payait plus.
Fun fact 2 : J'ignore si c'est vrai mais d'après sa page wiki Richard Harrison aurait refusé le rôle principal dans "une poignée de dollars" de Sergio Leone (décidément quand on est poissard...) mais il aurait conseillé un acteur de série télé western à succès de l'époque en remplacement : Clint Eastwood. Rendez-vous compte, à son niveau Harrison a écrit l'Histoire du cinéma !