Film culte pour tout nanardeur qui se respecte, l’œuvre de Godfrey Ho n’en reste pas moins foutraque et généreuse en n’importe nawak. Sans oublier que le réalisateur reste fidèle à ses bonnes vieilles habitudes de charlatan (il récidivera notamment avec Crocodile Fury - 1988), en nous offrant ici ce que l’on appelle « un film 2 en 1 », à savoir qu’il a réalisé des séquences qu’il a ensuite monté avec un film préexistant (et donc, n’ayant aucun lien entre eux) pour ne faire plus qu’un seul et même film et ce, aux yeux et à la barbe de ses acteurs (Richard Harrison lui en veut énormément) et surtout, des spectateurs qui ne s’attendent pas à assister à un véritable métastase de stock-footages provenant de différents films.
Résultat on se retrouve d'un côté, avec des parties provenant du film coréen The Uninvited Guest of the Star Ferry (1984) et de l’autre, des scènes fraîchement tournées par Godfrey Ho avec Richard Harrison. Un patchwork foutraque et difficilement compréhensible (voir totalement incompréhensible par moment), où il est question de maîtres kung-fu qui tentent de mettre la main sur une statuette Gifi (une pauvre statue dorée scindée en 3 morceaux) qui, lorsqu’elle est assemblée, donnerait l’invincibilité. Ajouter à cela, une sombre histoire de mafieux et de flics d’Interpol où entre deux attaques de ninjas, on se retrouve confronté à un véritable fourre-tout où s’entrecroisent un ninja moustachu et portant du eyeliner, une moumoute à la Mireille Darc, un téléphone Garfield, un mini-robot menaçant, un sabre lance-flamme & un sabre fumigène.
Tout ce joyeux bordel évoluant au cœur d’un scénario capillotracté où même les acteurs semblent ne plus comprendre ce qu’ils viennent faire là (on vous laisse imaginer ce que cela peut donner de voir l’acteur principal passer un coup de fil et de voir l’acteur du second film répondre à ce même appel, on se retrouve en plein « Twilight Zone »).
Bien évidemment, le film ne serait pas ce qu’il est, sans son panel d’acteur tous plus WTF les uns que les autres, entre le Tigre & Jaguar Wong et bien évidemment, le meilleur de tous, l’improbable prestation de Richard Harrison (inexpressif au possible, avec son eyeliner, sa tenue de shinobi façon camouflage militaire et ses mémorables séquences comme celle des crabes ou ses appels téléphoniques avec Garfield).
Des séquences sans queue ni tête où l’on n’y comprend rien, une absence flagrante d’une quelconque logique, des dialogues et des bruitages grotesques et des scènes de combats interminables. Heureusement que le film n’en reste pas moins drôle, sans quoi on aurait largement le temps de s’ennuyer.
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