Hiroshi Inagaki signe pour la Toho un nouveau volet des aventures de Tasaburô et Shenshirô, les deux frères ninjas de Kasumi. Ninjutsu 2 est la suite logique du premier volet puisque l'histoire commence là où elle s'était arrêtée. Á nouveau, les rouleaux contenant les secrets des
Attention y a du SPOILER
Chroniques Martiales pouvant ébranler le pouvoir impérial sont l'objet de toutes les convoitises. En particulier celui dérobé par Tasaburô et la princesse Yû.
Trahison, manipulation, manigances, code d'honneur et amour sont au rendez-vous de cette suite où Toshiro Mifune joue un rôle plus secondaire laissant la part belle à son frère d'arme et de sang Shenshirô (Kôji Tsuruta). En effet, on le retrouve à l'écran un quart d'heure après le début du film pour sa première apparition et une quarantaine de minutes après pour la seconde. Toshiro Mifune, retiré du monde des ninjas incarne alors un homme heureux auprès de Yû avant de la voir se faire assassiner. Á ce moment là, il errera en recherche de vengeance comme un loup solitaire qui n'a plus rien à perdre.
Ninjutsu 2 est surtout l'incarnation du personnage de Shenshirô qui trouvera l'amour et le perdra tout comme son frère, Tasaburô. Ici, le destin des deux frères ninjas se veut tragique comme si leur exposition à la lumière ruinait toutes aspirations autres que de n'être que des ninjas. Ce à quoi ils ont été entraînés, des hommes de l'ombre.
Par certains aspects Ninjutsu 2 est plus réussi que le film précédent si l'on dépasse le cadre de l'univers du ninja. Ici, Hiroshi Inagaki réalise par moment de joli plan. On pense à la rencontre de Tasaburô et Jûbei Yagyû dont se dessine un affrontement sur un pont et en pleine nuit alors que des flocons de neige tombe du ciel. Des plans où la photographie entre ombres et lumières, des paysages tout en couleur ou des environnements pauvres et arides participent allégrement à un film plaisant à voir.
Ninjutsu 2 a un rythme plus soutenu avec des personnages qui se croisent et s'entrecroisent pour une quête tout aussi personnelle que celle de leur clan. Pourtant si le ninjutsu traite de l'univers des ninjas, on peut se dire qu'il n'est que prétexte ici à créer un imaginaire ancré chez le samouraï que du ninja à proprement parlé. En effet, Shenshirô est un ninja du grand jour, faisant peu de secret de ses motivations à l'instar d'un ninja de l'ombre opérant le plus souvent de nuit et le plus discrètement possible. Point commun tout de même, il utilise étoiles, bombes... des accessoires donc qui lui vaut son statut, c'est toujours ça.
Ninjutsu 2 prolonge les destinés humaines du premier volet et se termine sur une fuite en avant comme si le film laissait une fin pouvant s'ouvrir sur une nouvelle suite plausible, comme si elle nous disait que les aventures des deux frères ninjas sans maître continuaient au-delà du générique de fin.
Les invendus de Made in Asie #21