Aucun intérêt
No escape room : Michael est désireux de se rapprocher de sa fille Karen. Alors qu'ils tombent en panne de voiture, il lui propose d'aller faire un escape game. Quelques minutes après la partie, avec...
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le 13 juin 2021
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Les « escape game », c’est un sujet qui me parle. J’en ai plus d’une trentaine au compteur et de là à dire que je suis fana de la chose, il n’y a qu’un pas que je franchirais sans aucun problème. J’étais donc curieux mais aussi rétissant. Curieux car je m’interrogeais sur la manière dont cela pouvait être mis en scène, détourné, respecté. Rétissant car il était fort probable que le cinéma américain s’empare de la chose et en fasse n’importe quoi, juste pour essayer d’apporter un peu de sang neuf à un cinéma horrifique toujours aussi prolifique. Quatre films en à peine 2 ans sur le sujet : deux portant le même titre, Escape Room, tous ceux sortis en 2017 ; un autre avec ce même titre mais rebaptisé Escape Game (2019) chez nous, par le réalisateur de Insidious 4, et qui est actuellement en salles à l’heure où j’écris ces lignes ; et un téléfilm made in Syfy répondant au doux titre de No Escape Room (2018). On est d’accord qu’en termes d’originalité, ils ne se sont pas beaucoup foulés… C’est à ce dernier dont nous allons nous intéresser aujourd’hui même si, franchement, je n’aurais pas dû. Car ce n’était pas bon du tout…
Pour ceux qui ne connaitraient pas les « Escape Game », le principe est simple. Un groupe de joueurs, en général de 2 à 5 ou 6 personnes, va être enfermé dans une salle à thème (futuriste, horreur, enquête, policier, western, …) et aura une heure pour venir à bout du scénario. Il faudra fouiller, trouver des indices, ouvrir des cadenas, activer des mécanismes, associer des idées, coopérer et surtout communiquer. Il y a des caméras afin que le maître du jeu puisse voir et entendre les joueurs, leur donner des indices en cas de blocage, et accessoirement pouvoir faire sortir si quelqu’un se sent mal. Le but principal de cette activité ? S’amuser ! Certaines entreprises y font même du team building afin de resserrer les liens entre les employés. Voilà une description rapide même s’il y aurait beaucoup à dire sur le sujet. Mais le sujet n’est pas là, le sujet c’est le film, ou plutôt le truc tout moisi qu’ils en ont fait car, comme évoqué en introduction, ce n’est guère glorieux.
On y suit donc un père et sa fille qui, pour renouer des liens, vont se lancer dans un escape game. Sauf que, bien entendu, tout ne va pas se passer comme prévu, le réalisateur va essayer de semer le trouble chez le spectateur durant les 50 premières minutes. Est-ce que ce qui se passe est vraiment entièrement un jeu et que tout est mis en scène ? Est-ce qu’ils sont réellement piégés et en fait ils ne vont jamais sortir ? Passées ces 50 minutes, le film prend une tournure plus surnaturelle, plus épouvante. Puis arrive le premier mort, plus le deuxième, mettant un terme à toutes les interrogations de la première partie.
Si on devait faire le parallèle avec des vrais escape game, il y a du vrai et du faux. Certaines choses sont respectées, comme la présentation, la durée de 1h, les codes à trouver, l’utilisation de la lumière violette, … J’ai moi-même pu par exemple expérimenter certaines des énigmes que le film nous présente. Mais il y a aussi beaucoup (trop) de choses qui s’en éloignent complètement. Même si cela arrive qu’il y ait des figurants, cela reste extrêmement rare. L’utilisation des bougies y est souvent proscrite (le feu c’est dangereux). On ne fait pas signer des contrats aux gens avant de commencer (tout du moins chez nous). Il n’y a rien au-delà de 1m80. On ne fait pas ça dans une maison entière. Et je n’ai personnellement jamais vu une escape game où on ne paie pas pour participer.
Dans le comportement des personnages, ça cloche aussi. Dans une escape game, on ne va pas à deux à l’heure, on ne reste pas planté les bras croisés à sortir des piques aux autres joueurs. Alors, bien entendu, certaines choses sont obligées d’être adaptées pour être plus cinématographiques, mais quand même, dans une escape game, on est à fond, on fouille tout, le plus vite possible, car on n’a qu’une heure ; on a des associations d’idées improbables, on communique constamment, ça vit ! Là c’est trop calme, trop linéaire et pour le coup, pas du tout crédible. Mais peut-être que ceux qui méconnaissent le sujet seront moins sensibles que moi sur ce point-là…
Mais il faut parler des vrais gros problèmes de No Escape Room, car ils sont nombreux. Tout d’abord, le casting. Nous sommes dans un huis-clos, avec un nombre de personnages très réduit, mais malgré tout, la direction d’acteurs semble avoir été laissée au second plan et le résultat n’est pas très bon. Et comme souvent, ils ont des réactions à la con car ils sont beaucoup trop curieux. C’est fou ça de toujours vouloir aller voir dans la petite pièce sombre où on entend des grognements inquiétants ! La tension ? Mouais… Le film commence doucement et tente de faire monter la pression petit à petit. Mais soit je suis devenu complètement insensible, soit le film ne fait pas du tout peur. Si on prend en compte la quasi absence de sang et le fait qu’on est sur un produit TV, on se dit que le film a été fait pour être vu par le plus grand nombre et qu’il ne fallait pas essayer de le rendre trop angoissant… Le scénario ? C’est simple, il n’est aucunement crédible et, dans sa dernière demi-heure, n’a absolument aucun sens. Qui est le fameux « Inventeur » ? Qui tue les personnages ? Pourquoi la scène avec les chaines ? Est-ce que le thé du début a joué un rôle dans la suite du film ? Pourquoi ces boucles temporelles ? On ne nous donne absolument aucune réponse, pas même ne serait-ce qu’un début de bout de piste sur lequel on pourra essayer de se raccrocher pour essayer de spéculer sur quelque chose. Nada. Niet. Et ce problème est là jusque dans le final qui, même s’il fait preuve d’une certaine créativité, nous donne l’impression que le scénariste n’avait absolument aucune idée d’où il voulait en venir avec son film.
Il n’y a guère que le visuel du film qui s’en sort, avec de jolis filtres de couleurs, des éclairages sympathiques, mais là aussi, c’est souvent beaucoup trop sombre pour qu’on puisse réellement apprécier la chose.
No Escape Room essaie de surfer sur la mode des escape game qui fleurissent un peu partout à travers le monde depuis quelques années. Le résultat est sans appel, ce n’est pas bon du tout. Même si, comme moi, vous êtes un amateur de ce genre d’amusement, il n’y a strictement rien à retenir de ce mauvais téléfilm.
Critique originale : ICI
Créée
le 5 mars 2019
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