Bad boys 2 version comédie.
Après des Transformers inégaux et bien trop lisses, Michael Bay retrouve enfin un peu de liberté avec un petit film, racontant la folle histoire vraie de 3 bodybuilders cherchant à s'enrichir par tous les moyens. Pour l'occasion, débarrassé de l'obligation de ventes de jouets, Bay retrouve son outrance, son rythme et sa signature visuelle pour emballer une comédie noire jouissive et désespérante, et régler quelques comptes au passage.
Si l'histoire de Lugo (excellent Wahlberg, comme souvent dans les rôles décalés) et ses potes pouvait se prêter à une comédie cynique et facile, Bay opte pour le contraire. Aucun recul, on prend le départ, et on fonce droit devant, quitte à arracher quelques murs et se prendre quelques tôles. un Bad Boys II avec moins d'action , et plus de gags (de plus en plus fous), Même rythme échevelé, même outrance, même incursion du gore, même absence de limite : Bay rappelle tout ce qui lui a permis de lâcher le film d'action le plus maîtrisé de ces 20 dernières années, et ce qui fait toute la différence entre lui et les réalisateurs estampillés "yes men" d'Hollywood. En clair ce qui manque terriblement à ses Transformers.
Visuellement, c'est un récital. Utilisation intelligente et hallucinée de l'ultra ralenti, couleurs qui explose, passage en DTV, lisibilité parfaite, gestion de l'espace optimale et cadrage au poil, mouvement de caméra ambitieux bref, l'attirail complet du maître de l'image qui l'est, sans que la démonstration technique ne se fasse au détriment de son rythme dément. Au contraire, ces images pompières et ses plans casse gueule dont il a le secret font ressortir toute la superficialité de ses personnages et contribue à leur ridicule, bien aidé par son casting dément, dont Dwayne Johnson qui retrouve ses mimiques hallucinées de Southland. Il se découvre même une faculté étonnante à jouer avec le quatrième mur. En clair, le créateur retrouve tout son attirail de metteur en scène génial, un peu malade, syncopé et légèrement autiste, prêt à faire péter les standards à la mode.
Reste quelques longueurs, et une légèreté gênante sur la peine de mort. Pour le reste, un réalisateur soit disant sans idée, soumis à l'Amérique et son armée, vient d'envoyer une petite bombe de comédie noire, sans concessions, jusqu'au boutiste, un peu malade, façon ogive nucléaire dégoulinanten plein rêve américain. Féroce et finalement, plutôt malin. Still a true story.