A coeur vaillant, rien d'impossible

Personnage extrêmement populaire du Japon, Isshin Tasuke a connu plusieurs romans, pièces, séries télés ainsi qu'une bonne douzaine de films (dont pas mal de muets et un opus écrit par Akira Kurosawa en 1945).
Cette incarnation de 1958 est sans doute la plus célèbre grâce à la présence du toujours excellent Kinnosuke Nakamura dans le rôle principal pour 5 films (un 6ème se fera sans lui). L'autre point récurent de cette série est le réalisateur Tadashi Sawashima aux manettes, un artisan réputé pour avoir apporter une approche légère, influencée par les comédies musicales américaines. Je n'ai vu qu'un film de lui, le premier épisode de Theater of life, un Ninkyo-eiga pour le coup très mélancolique à la réalisation millimétrée et virtuose qui culmine dans un climax en suspens totalement dingue.


Ce premier épisode est une comédie assez sympathique mais loin d'être inoubliable. On comprend cela dit les raisons de son succès avec en premier lieu le casting et l'interprétation générale. Ensuite les personnages sont très attachants, entre le héros timide et plein de bonne volonté, son maître spirituel, pragmatique et bienveillant, ainsi que l'amoureuse patiente de Tasuke qui ne manque pas non plus de persévérance... Sans oublier quantité de seconds rôles assez réussis, bien que présent sur une poignée de séquences.
L'autre qualité est sa légèreté et sa décontraction. Sans qu'on rit forcément aux éclats, il y a quelques situations décalées et cocasses avec un running gag savoureux (It's a national crisis !), un solution absurde à un conflit entre clans et surtout un combat très drôle où Tasuke manie des poissons à la façon des deux sabres de Miyamoto Musashi. C'est d'ailleurs la seule scène d'action du film et, même décalée, elle se révèle excellente avec une belle énergie avec sa foule de figurants, ses longs travellings latéraux et un décor bien exploité. La photo en scope noir et blanc réserve quelques bons moments également mais sans esbroufe.


Après, il faut reconnaître que les enjeux ne sont pas démentiels, que la réalisation comme le scénario n'exploitent pas ses potentiels pleinement et ce Noble Tasuke ne reste que "sympathique" au final. Son vent de fraîcheur est indéniable malgré tout et je reste curieux de voir comment évoluent les suites. Il y a par exemple d'ailleurs un gros élément qui n'est jamais évoqué et qui devrait être au cœur d'au moins un prochain film puisque Kinnosuke Nakamura joue un double rôle : Tasuke mais aussi le seigneur. De quoi imaginer que leur ressemblance va annoncer un échange d'identité comme dans le Prince et le pauvre.
Il semble en tout cas que le second épisode (Isshin Tasuke : un monde en danger) est encore meilleur.

anthonyplu
6
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le 23 avr. 2017

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