Elevé au rang de premier slasher produit par la Pologne, c'est dire la performance, Nobody Sleeps in the Woods Tonight fait visiblement allusion à une comptine populaire en Pologne pour accompagner les petits dans leur sommeil. Il y a un peu plus de trente ans de cela, deux jumeaux ont eu la fâcheuse idée de ramener un bout de matériel extraterrestre tombé d'un avion explosé en plein vol (imaginons, un tir militaire russe) qui s'en prendra à eux la nuit venue. Contaminés par le gros caillou, les enfants se transforment alors en cannibales féroces et vont se retrouver enfermés par leur propre mère dans le sous-sol de la maison. Trente ans après, les mômes devenus mi-adultes mi-goblins, s'échappent pour semer la terreur dans une forêt paumée au milieu de nulle part.


Des adolescents sont envoyés dans cette même forêt pour se désensibiliser des réseaux sociaux. Le groupe part en excursion en pleine nature pour réapprendre le goût de la vie et, de la nature, donc. C'est bien tout en ce qui concerne le pitch de départ. Nous n'apprendrons rien d'autre, pas même une petite critique des réseaux sociaux ou une mise à mort avec un téléphone portable. Ce n'est qu'un prétexte à la mise en place de ce théâtre de mort grotesque joué par des protagonistes vilains comme tout, filmé dans un scope sépia/jaune (forcément, comme tout bon film slave), hésitant constamment entre la comédie, la parodie, la citation et le gore mélancolique. C'est d'ailleurs l'une des seules qualités du film, cette curieuse manière de filmer de temps à autres la putréfaction avec chagrin.


La valse des clichés et autres stéréotypes hallucinants est lancée et tout le monde se prête au jeu tant bien que mal, non sans un sourire en coin, tant l'entreprise se démène pour être concernée et un minimum crédible face à la faiblesse intersidérale d'un film au budget confidentiel mais sans doute pas plus élevé que celui d'une berline familiale produite dans ces contrées. Si vous avez pris du slasher par intraveineuse depuis Mario Bava, jusqu'à, disons, la dernière période de Wes Craven, en ayant pris un shot ou deux de Troma débile, pas une seule séquence du film ne vous paraitra nouvelle voire originale. Les deux ogres grimés de pustules en caoutchouc ont beau se trainer comme des larves, toute la colonie y passera. Soit l'éloge de la lenteur au détriment de tout dynamisme de mise en scène. Forcément, le temps semble bien long, lui aussi.

XavierChan
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le 9 nov. 2020

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XavierChan

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