Enfant solitaire subissant les moqueries de tous les enfants de son orphelinat à cause de sa peur du noir, Tim (voix : Hélène Bizot) ne peut jamais s’endormir sans dire bonsoir à son étoile, Adhara. Mais un soir, ne trouvant pas Adhara dans le ciel, il veille plus tard que prévu, et découvre alors un monde insoupçonné, Nocturna. Un monde merveilleux rempli de créatures qui accomplissent leur mission comme chaque nuit (faire rêver les enfants, emmêler les cheveux des petites filles qui dorment, faire grincer les portes ou faire briller les lampadaires…). Mais Tim doit prévenir leur chef, Moka (voix : Roger Carel), que ce monde court un grand danger. Car les étoiles continuent à s’éteindre, et sans étoiles, Nocturna n’est plus…
Production franco-espagnole sortie à l’insu de tous, Nocturna, la nuit magique mériterait bien une deuxième chance, tant elle apparaît digne de rivaliser avec ses concurrents américains ou japonais.
Certes, le film s’adresse d’abord à un jeune public, et le regarder avec des yeux d’adultes nécessitera une certaine indulgence, mais il sera tout de même difficile de ne pas se laisser séduire par la perfection formelle de ce dessin animé, des graphismes à l’esthétisme soigné à une animation irréprochable. Le scénario se suit assez bien, et il s’en dégage une poésie irrésistible. En effet, la mythologie dense créée par les scénaristes fourmille de détails tous plus pittoresques et savoureux les uns que les autres, et c’est un plaisir de suivre Tim dans son parcours à travers ce monde enchanteur, à l’originalité très poussée.
Bien sûr, Nocturna n’est pas dénué de naïvetés ni son scénario de quelques confusions et détours inutiles
(je dois avouer que je n'ai pas bien compris à quoi servaient les embrumeurs sortis par M. Pi),
mais pour peu qu’on arrive à se laisser séduire par son univers d’une inventivité et d’une magie qui n’ont rien à envier aux grands de chez Disney ou Pixar, on passera aisément sur les quelques défauts d’un spectacle plein de charme, sans vulgarités ni noirceur excessive, et qui parvient sans peine à réveiller l’enfant qui sommeille en chacun de nous.