Lost Highway
L’écriture peut être une arme redoutable dans la construction machiavélique d’une vengeance. Il est vrai que le pouvoir de la plume a cette manie de faire resurgir en chacun de nous les pires...
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le 14 janv. 2017
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Une vieille femme faisant un show incongru en tenue de pow pow girl, voilà comment le film débute en nous laissant perplexe dès le générique du début. Cela aurait pu être une vision plus agréable à contempler si c'était une jeune femme souriante et plein d’énergie à la place de celle qui se mouve devant nos yeux. Comment peut-on trouver du bonheur en admirant ce genre de spectacle scabreux ? Comment peut-on prendre du plaisir devant cette femme qui ne dégage que de la tristesse et du malheur ? Il est bien évident que ceci n'est pas correct. C'est même une insulte dans le domaine de l'art. Enfin ! Cela dépend comment on interprète cette vision ! Cela dépend comme on est censé recevoir le message que reflète ce show extravagant. Il est clair que le réalisateur Tom Ford veut nous faire livrer un message clair et précis.
Un message qu'on aurait bien du mal à le comprendre dès le début du film. Un message qui prend du sens en suivant la galeriste en vue Susan Morrow dans sa vie quotidienne. Cette dernière a tout pour plaire aux hommes. Elle est magnifique, habillée chiquement et dégage un charme destructeur. Mais pourtant, elle a quelque chose qui faire fuir les hommes. Mais quoi exactement ? Sans connaitre la réponse, on sait que quelque chose ne va pas chez elle. On le sait en assistant à une scène où son mari s’apprête à coucher avec une autre femme. On apprend même que Susan a viré son ex-mari Edward Sheffield du fait qu'elle ne croyait pas au talent littéraire de ce dernier. Voilà ce que le show du générique du début voulait dire. Il exprimait tout simplement le manque de passion, la noirceur et la négativité de Susan.
C'est une femme vide, froide et chagrinant. Lors d'une nuitée paisible et installée confortablement dans sa demeure luxueuse, elle reçoit par surprise un manuscrit écrit par son ex-mari. Elle se mit à le lire et se plonge dans l'histoire de Tony Hastings et de sa famille vivant un enfer en compagnie de trois voyous sadiques. Et ce n'est pas une histoire comme les autres pour Susan. En lisant le manuscrit mettant en évidence le combat courageux de Tony cherchant à libérer sa famille des mains des ravisseurs avec l'aide de l'inspecteur de police Bobby Andes, Susan ressent un effet que personne d'autre à part elle pouvait le sentir. Un effet indésirable et douloureux. Un effet que nous découvrons au fur et à mesure pendant le visionnage de cette réalisation entremêlant trois parties : Le présent, l'histoire du manuscrit et le passé, plus précisément où Susan était en couple avec Edwards. Trois parties s’enchaînant d'une manière logique sans perdre le fil de l'histoire du long-métrage. Trois parties animées avec brio par une interprétation remarquable d'un casting fabuleux en présence de la splendide rouquine Amy Adams, de l'excellent Jake Gyllenhaal, du sérieux Michael Shannon ainsi que d'autres stars s'impliquant à la perfection dans la peau de leurs personnages tels qu'Isla Fisher, Aaron Taylor-Johnson, Armie Hammer ou Michael Sheen.
Bien que j'aie trouvé le pitch très original et la qualité de la réalisation loin d'être décevant, je n'ai pas été totalement séduit par cette production. Je ne saurais pas comment justifier mon avis assez mitigé. Pour moi, il manque quelque chose. Je ne sais pas quoi mais il manque quelque chose. Et je pencherai plus sur la partie de l'histoire du manuscrit qui ne rapporte rien de nouveau. Assez banal, du déjà vu, pas très recherché et pas très percutant à mon goût. Je me suis fait des idées pendant cette partie et j'ai deviné la plupart des événements qui allaient se produire. Et comme c'est la partie qui occupe le plus dans ce long-métrage, c'est tout à fait évident que je n'allais pas être conquis. Cependant ! Le réalisateur Tom Ford a monté sa réalisation comme un vrai professionnel du cinéma en maîtrisant à merveille beaucoup d’éléments tels qu'une esthétique soignée, une violence soulignée ou des décors appropriés au contexte scénaristique du manuscrit. Ce film aurait pu être un sans-faute. Il avait de quoi pour me satisfaire étonnamment mais comme je l'ai dit, la partie anodine du manuscrit m'a légèrement fait perdre de l'intérêt à voir le film jusqu'au bout mais je l'ai quand même fait. Je ne dis pas que c'est un mauvais thriller mais je ne peux pas non plus dire que c'est film qui m'a plu. C'est une production qui m'a moyennement fasciné. 5/10
Tu savais que tu étais mon premier amour ?
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le 4 nov. 2017
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