Nocturnal Disappointment

Jake Gyllenhaal, Michael Shannon, Tom Ford, et le premier mercredi de cette année 2017. Trois raisons qui m'ont poussé à aller voir ce film en salle, décision déraisonnable car j'aurais du passer ma soirée à réviser plutôt qu'à satisfaire mes envies cinématographiques. En rentrant du cinéma, je considère que cette décision est même regrettable, j'aurais mieux fait de bosser bordel, 1h56 d'ennui profond.
Quasiment impossible de faire une critique potable sans spoiler tellement le contenu m'a déçu, mais je vais essayer. Une femme, Susan (Amy Adams), qui se sent démunie face à un mari infidèle qui la laisse un week-end seule le temps qu'elle lise le manuscrit que lui a envoyé et dédié son ex-amant. Entre réactions complètement démesurées à mon sens pendant la lecture du livre (éclate en sanglots, laisse tomber le livre...), les champs/contre-champs pendant certaines scènes (comme celle du dîner) qui sont clairement insupportables, les contrastes omniprésents gâchant le peu de subtilité que pouvait avoir le scénario et le livre écrit de la main d'Edward qui semble avoir été écrit de la main d'un CM2, j'ai hésité plusieurs fois à quitter la salle.
Certains penseront que je n'ai donc rien compris à ce film, et à son dénouement qui lui donne tout son sens, pourtant, la première chose que j'ai faîte à la sortie du cinéma à été de regarder les critiques des personnes ayant adoré le film. J'ai pu saisir certains détails qui m'avaient échappé, certains moments du récit d'Edward faisant écho à l'histoire d'amour d'Amy et lui, mais je ne suis toujours pas convaincue. Tom Ford essaye de nous faire croire qu'il fait dans la subtilité alors qu'on voit le mot

peint en gros sur un tableau... Non merci. La catharsis a pour moi totalement échoué en raison de ces manques de finesse ou au contraire de clarté.
//MODIFICATION: L'interprétation de @Meredith Rodney McKay partagée dans la section commentaire dédiée à cette critique m'a aidé à comprendre un point fondamental que je n'avais pas saisit, qui me paraît à présent cohérent et que je me dois de partager à mon tour avec vous. Je me permets de reprendre ses mots "Le mari dans le roman n'arrive pas à détruire ses assaillants car ils sont l'allégorie de sa femme dans la vrai vie".//
De plus on a l'impression que Tom Ford essaye à tout prix de nous rendre Amy Adams (et donc son personnage Susan) d'une beauté et d'une mélancolie hors norme alors que ce que je vois est beaucoup plus simple; deux yeux de chien battu qui manifestent selon Edward de sa "tristesse". Ou alors le chien battu ne serait qu'une référence aux animaux nocturnes? Ça m'étonnerait.
L'ennui serait vraiment le mot qui pourrait me servir de titre à cette critique, la faute à une mise en scène froide autant dans l'environnement bourgeois de Susan que dans la partie violente romancée par Edward. Mais "disappointment" ("déception" pour les non anglophones) convient mieux, car je sais avoir mis trop d'attente sur ce film.
Alors je saluerais tout de même la prestation de Michael Shannon, en shérif cancéreux, que l'on croit sans se faire prier, et que l'on a plaisir à voir jouer ainsi que Jake Gyllenhaal, qui joue toujours aussi juste. Pour adoucir enfin cette critique bourrée de reproches envers Ford, j'avoue que certains plans sont simplement magnifiques et prouve qu'il est un cinéaste de l’esthétique, mais je n'étais pas venu pour voir un film contemplatif, désolée, peut-être la prochaine fois.