Avant d’aller voir Noé, il faut se poser la question du pourquoi allons-nous le voir. Est-ce pour approfondir nos connaissances et conforter une croyance en la Bible ou est-ce tout simplement pour avoir un spectacle de qualité devant les yeux. Au vu de la carrière de Darren Aronofsky, il est préférable d’opter pour la seconde option. En effet, les films du cinéaste ont toujours été controversés et il n’est donc pas étonnant que ce Noé fasse polémique, notamment par sa représentation imagée de la Genèse. Si le spectateur est capable de faire la part des choses entre septième art et récit biblique, il ne pourra qu’apprécier pleinement cette œuvre impeccablement réalisée. Noé est le plus gros projet jamais entreprit par le réalisateur. Il sait donc s’entourer et retrouve le grand compositeur Clint Mansell pour bercer chaque mouvement de caméra dans le film. Il retrouve également l’actrice Jennifer Connelly qui nous apportera toute la douceur qu’une mère bienveillante donne à ses enfants. Aronofsky offre un magnifique second rôle à Emma Watson qui nous prouve une fois de plus qu’il y a un après Harry Potter. Mais c’est à Russell Crowe que revient la charge de porter le film sur ses épaules comme le fait Noé en décidant ce qui doit continuer à vivre au travers de Dieu. Visuellement, il n’y a rien non plus à reprocher. L’équipe de post production est à saluer. Leur travail numérique est phénoménal, autant sur les éléments qui se déchainent que sur les animaux guidés par la vie. Noé est une odyssée mémorable qui a fait le choix de ne pas plaire à tout le monde mais qui offre une prodigieuse illustration d’un des fils d’Adam et de l’arche des innocents.