Bon, c'est vraiment pas pour tirer sur l'ambulance car je le dis à chaque fois, j'apprécie le cinéma français, autant ses comédies populaires que ses drames plus intellos. Et j'apprécie également Noël et la myriade de films qui va avec ! Ce n'est donc pas vraiment confiant mais en tout cas avec une certain enthousiasme que je suis entré dans la salle obscure. Et si le film, réalisé par Clément Michel, nous promettait un joyeux bordel, on a en réalité quelque-chose de très convenu. Ne pouvant pas se rendre chez leurs parents pour le 24 décembre, ces derniers décident d'inviter deux vieilles dames à venir passer le réveillon avec eux. Évidemment, les choses ne se passent pas comme prévu. Alors, on est donc sur une unité de temps et d'espace, reprenant le concept d'énormément de films évidemment (en particulier des pièces de théâtre) et j'enfonce une porte ouverte en disant ça mais c'est surtout pour amener au fait que ça peut faire penser, par certains aspects, au "Père Noël est une ordure". Et même si je ne m'attendais évidemment pas au même niveau de qualité (faut pas déconner non plus), je m'attendais à quelque-chose de tout aussi bordélique, où les personnages en prendraient plein la tronche pendant une heure et demie et où les sacro-saintes valeurs de Noël seraient bafouées par des gags tout aussi drôles que vulgaires, mettant à mal des personnages avant tout pathétiques. Mais pas du tout ! Là, c'est juste deux vieilles qui foutent le bordel pendant dix minutes, s'en suivant un discours des plus mièvres sur les éternelles valeurs et l'esprit de Noël. Bah oui parce-que la bande-annonce est finalement très mensongère, on est loin du joyeux bordel annoncé ; le film nous montre en réalité deux vieilles qui foutent le feu à un fauteuil et qui balancent des boules de Noël dans le jardin, en plus de deux/trois répliques cinglantes, mais ça s'arrête là. Le reste du film, c'est deux quinquas confrontés à la vieillesse, à la solitude et au départ de leurs enfants (sur le devenir du couple passé un certain stade quoi), rien de révolutionnaire. Le film tente également d'aborder le sujet des personnes âgées qui restent seules dans les EHPAD pendant les fêtes mais c'est tellement survolé et surrécirt que ça n'a aucun intérêt. De plus, le film suit le schéma typique de ce genre de comédie bienveillante, c'est-à-dire mettre en place des personnages qui se différencient soit de par leur milieu social, soit par leur classe, leur âge, leur sexe et j'en passe, qui se jugent et qui ne s'apprécient pas puis qui finissent par laisser tomber leurs préjugés en apprenant à se connaitre autour de dialogues relevant de la psychologie de comptoir. Alors oui, c'est gentillet et naïf et c'est avant tout ce qu'on attend d'un film de Noël, d'ailleurs j'ai trouvé la fin assez touchante mais ici, c'est avant tout paresseux. Dans tout ça, on case un Franck Dubosc qui n'est plus la valeur sûre du box-office depuis bien longtemps et une Emmanuelle Devos ici particulièrement molle et apathique ; on retiendra juste à la limite Danièle Lebrun qui joue bien (Danielle Fichaud n'a quant à elle aucune subtilité). "Noël Joyeux" est donc la comédie française typique qui aligne deux/trois gags un peu nazes et une morale paresseuse pour remplir son cahier des charges, à défaut de remplir les salles de cinéma.