Noiseman Sound Insect
7.3
Noiseman Sound Insect

Court-métrage d'animation de Koji Morimoto (1997)

16 minutes survoltées avec l'énervé Morimoto Koji, 16 minutes totalement imprégnées de son style, c'est à dire un contexte de science fiction surréaliste, une ville aux protubérances gourmandes peuplée d'hommes au chara design saillant, d'engins volants, de robots et de créatures bizarres, et une animation identifiable entre toutes, syncopée et fluide à la fois, aussi maîtrisée que peu enclin à coller aux standards. Noiseman est un court comme une extension plus débridée de Franken's gear, autre court qui prenait place dans le long métrage cocktail qui ne date pas d'hier "Robot Carnival". 10 ans plus tard, l'idée de base est identique, un inventeur qui crée une créature. Mais au lieu du robot à la mode du temps de Robot Carnival, l'inventeur crée ici le Noiseman, une créature mi virtuelle, mi électrique, une gobeuse d'onde excitée comme une puce à la voix de gamine capricieuse, qui aidée par une sorte d'aspirateur géant et glouton, commence à absorber tous les êtres humains de la ville. Pour faire face à cette menace, une bande de jeunes rebelles Akiraesques chevauchant des engins volants en forme de tourelles de guerre, partent à l'assaut dans un déferlement de dédales urbains superbement composés de peintures parfaitement intégrées à une perspective en 3D bluffante tant le boulot y est précurseur, aux décors surchargés d'une ville entre uchronie passée (les toits sont en patchworks de toiles colorées), surdéveloppement futuriste (un enchevêtrement verticale sans fin) et des persos proprement électriques et élastiques.

Tout comme le rythme effréné, tout ici est rapide à l'extrême et s'enchaîne sans sommation, aidé par une postsynchronisation très impliquée et une musique ambient breakcore tout bonnement folle furieuse comme seule Yoko Kanno sait en pondre (Macross Plus, Lodoss, Cowboy Bebop, GITS:SAC, etc). On ne cherchera pas un sens bien profond à l'ensemble mais ce court à la réputation qui n'est plus à faire a sonné en son temps comme un gros coup de pied dans les standards animés, en montrant à quel point le studio 4°C en avait sous la pédale et combien Morimoto peut maîtriser techniquement une orgie visuelle en parfaite adéquation avec le chaos furibond qu'il tente de décrire subtilement contrebalancé par une palette de couleurs à dominante pastelle. Un boulot énorme et un court culte en collaboration notamment avec le virtuose Masaaki Yuasa au chara design et à l'animation.
drélium
8
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le 11 mars 2011

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drélium

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