Quelle déception ! Je me faisais une joie de découvrir le premier long-métrage des Marx Brothers, quitte à y aller avec une bienveillance critique caricaturale.
Et pourtant cela n’aura pas suffi à trouver de l’intérêt ou une once de génie à Noix de Coco. Seul Groucho tire son épingle du jeu avec des dialogues, répliques et réparties faisant le mince sel du film.
Chico, quant à lui est inutile et Harpo, plus effrayant qu’amusant avec sa jambe folle, son air débile et ses talents de pickpocket. Et pour Zeppo, j’ai été incapable de l’identifier ne sachant toujours pas à quoi il peut bien ressembler.
Si ce film était réalisé aujourd’hui il serait implacablement le pire navet de son année, aussi bien sur le plan scénaristique que de la réalisation. Bien sûr l’indulgence voudrait que l’on considère que nous nous trouvons dans l’an 1 du vrai cinéma, le parlant et que nous sommes plus devant un morceau d’histoire qu’une grande œuvre. Mais cette mansuétude s’estompe lorsque l’on constate que John Ford accumulait déjà les petits bijoux à la même époque, puis tout au long des années trente.
Ce n’est pas affligeant mais c’est clairement mauvais, l’équivalent des bidasses en folie avec évidemment un Groucho disert en supplément.
Pour conclure, une petite chose, à la fois incontournable et parfaitement oubliable ou négligeable. Ne reste que le charme d’une époque lointaine où le septième art n’en était qu’à ces balbutiements, à l’édification de ses fondamentaux, de ses références, construit avec des moyens indigents et n’ayant aucune espèce de conscience de barboter dans la mare d’un art devenu majeur.
Samuel d’Halescourt
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