L'exil est décidément à la mode chez les alcoolos. Kaurismäki a maintenant un passeport turc.
Arrête Aki, on t'a reconnu...
Le finlandais perché a beau faire semblant d'être turc, se cacher sous le doux pseudonyme de M. Cem Öztüfekçi, on reconnaît facilement ici son univers poétique, toujours à la lisière du fantastique, son noir et blanc granuleux et singulier, son goût pour les personnages "borderline".
Au bar des camarades, qui sera rebaptisé le Dead Bar, il y a un client muet et dépressif qui finira barman rocker, un homme mort de deux balles dans la tête qui perd alors l'envie de jouer aux courses, une population un brin inquiétante qui perdra un peu plus la tête après le passage d'une femme sublime ou d'un simple mirage répondant au nom de Nolya. Et pour finir en beauté, on se quiite sous un déluge de musique punk...
Vous n'avez rien compris à mon résumé ? C'est normal, à en voir ce film, le Mr Öztüfekçi ne doit pas être loin derrière l'ami Aki pour descendre quelques bouteilles d'alcool à 90°C. Et parfois quand le réalisateur boit, c'est le spectateur qui finit ivre... de bonheur.