It's over eight thousand !!!
Non-stop, littéralement "Sans arrêt" en français. Une affiche présentant Liam Neeson en pleine action dans un avion, promesse d'un thriller en haute voltige dynamique et gonflé à bloc. En fait, exactement le même genre de films dans lesquels Liam joue depuis ces 5 dernières années. Depuis "Taken" en somme.
Marshal ayant pour mission de protéger les passagers de l'avion de tout éventuels risques, Liam Neeson se retrouve embarqué dans un complot des plus étranges: toutes les 20 minutes, si 1,5 milliards de dollards ne sont pas versés sur un certain compte en banque, une personne meurt. Prévenu par un mystérieux SMS sur son téléphone professionnel, Liam Neeson est ainsi contraint à des choix. Faut-il résoudre l'affaire seul ou informer tout le monde? Le tueur semble se trouver parmi eux, qu'est-il prêt à faire? Jusqu'où est-il prêt à aller? Quels sont les meilleurs moyens de parvenir à protéger tout le monde?
Le thriller prend tout son essor lorsqu'il est confronté au premier meurtre. La menace est bien réelle et son but n'est ni l'argent, ni la gloire, ni même la vie des passagers mais bien le sabordage pure et simple de la réputation et de la vie du marshal.
Les choses s'accélèrent et un véritable jeu d'échec se met en place. On retrace les événements de la journée les uns après les autres, on se met à douter de chaque personne, chaque acte devient suspect. Lorsqu'une piste est avancée, c'est un échec. Comment retrouver la bonne personne? Comment savoir qui est le tueur?
Pour savoir où chercher, le réalisateur donne plein d'indices et propose une multitude d'idée rendant le thriller particulièrement dans l'air du temps. On n'échappe pas à la présentation de divers personnages, comme à l'habitude de ce genre de productions qui incitent à croire que le méchant fait partie du lot. Mais nous ne sommes pas si idiot, nous n'écartons pas la possibilité que le terroriste ne soit pas dans l'avion. Tout d'abords l'intrigue est basé sur une discussion par SMS et par ailleurs, un des passagers filme toute la scène avec son téléphone. Dans notre époque où la connectivité mondiale, le partage de masse et l'instantanéité des choses sont les maîtres mots de notre politique de vie, et la manière dont le film traite une partie de ces éléments, il est rapide que nous envisagions que le mystérieux terroriste soit simplement au courant de la situation grâce à ce passager, et que ce dernier est un acolyte. Une autre possibilité aurait été que le terroriste soit son supérieur à qui il dit tout mais qui ne le prend jamais au sérieux et finit même par le considérer comme l'homme qui a organisé la prise d'otage / détournement d'avion.
On exclut rapidement la possibilité de schizophrénie, dédoublement de la personnalité et dérivés qui apparaît trop bancale, peu innovant et trop paradoxale par rapport au caractère même du héros qui, malgré ses démons, est bien trop préoccupé par la protection d'autrui et qui serait en contradiction direct avec les événements de l'intrigue précédemment développés.
La chute est d'autant plus brutale lorsqu'on constate que nous sommes retournés 10 à 15 ans en arrière, l'époque où on nous présentait le méchant dès le début. Cette époque où l'on pouvait déterminé qui était le méchant simplement parce qu'il était la première personne à avoir parlé au héros. Car oui, nous, spectateurs intelligents, avions bêtement exclut de notre liste de suspect ce protagoniste simplement parce qu'il est apparu en premier et que nous pensons que ce genre de clichés n'apparaissent que dans les vieux nanars et que les vieux nanars n'ont pas franchi durablement le 21è siècle. Erreur, il en reste, et celui-ci n'est pas le dernier.
Le pire n'arrive malheureusement qu'après. Après avoir appris que le méchant n'est point seul, ce qui n'est pas une surprise puisque c'est également un des scénarios envisagés très tôt mais qui laisse malgré tout une bonne surprise quant à son identité, on est confronté au moment où l'antagoniste se dévoile. Et ses motivations ne sont même pas dignes des caprices d'un enfant de 7 ans. "On m'a fait du mal, alors je ferai du mal en retour à des innocents qui n'ont rien à voir avec ma névrose... NA!". Autant dire qu'on a rarement eu à faire à une puérilité aussi consternante.
Mais c'est pas fini ! Le message de fin est aussi exacerbant que les motivations du méchant. "Ayez pitié de nous, nous sommes encore une Amérique déchirée par les attentats du 11 Septembre". Ça fait 12 ans les mecs, faudrait finir par tourner la page et trouver des messages un peu plus profond ou avec un peu plus de portée. Sans compter la réplique "Nous ne traitons pas avec les terroristes" sortie sans raison et à un moment peu propice.
En fin de compte, le titre du film qui ne semblait avoir aucun rapport avec l'histoire trouve son origine dans le nombre de clichés qui ne semble jamais s'arrêter d'augmenter.
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