Oui vivement la fin !
Je n'avais jamais encore été exploré le cinéma philippin et je me suis dit qu'il serait grand temps de s'y plonger un jour. Quoi de plus logique que de commencer par Lav Diaz qui est une certaine...
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le 4 févr. 2021
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Je n'avais jamais encore été exploré le cinéma philippin et je me suis dit qu'il serait grand temps de s'y plonger un jour. Quoi de plus logique que de commencer par Lav Diaz qui est une certaine égérie aux yeux des rares cinéphiles qui ont goûté à sa filmographie. Autant dire que Norte, la fin de l'histoire est une belle bête : une durée de 4h, de longs plans fixes et un rythme très posé. De quoi révulser une grande partie des gens et rendre tout ça bien difficile d'accès. Aucun doute là-dessus, l'homme reconnu pour étirer le temps et ses espaces confirme sa réputation sauf que si ce processus fonctionne très bien chez des artistes comme Tarkovski, (maître) Béla Tarr, Weerasethakul ou Wang Bing, ici le procédé ne me convainc pas.
Cette reproche trouvant son point de convergence dans le récit même qui est bien défini et d'une grande classicité au premier abord. A la différence de ceux que j'ai cité et qui concevaient des scénarios ayant matière à se prolonger sur des durées parfois presque indécentes, là on ressent cette impression d'éternité. Quand on prend le pari risqué de faire un film d'une aussi longue durée, il faut de la consistance et ici je n'en ai décelé presque aucune, si ce n'est les déboires avec l'usurière et cette scène de meurtre aussi frontale que dérangeante. Lav Diaz veut allonger pour allonger en insérant ça et là des séquences sans aucun intérêt qui jamais ne mettent le spectateur dans un état de relaxation, de réflexion philosophique ou encore de dérangement. Rien ! Ca ne marque pas et pire encore, ça ne va même pas jusqu'au bout de son sujet. L'univers carcéral n'est pas assez bien traité, les ressentis d'un enfant privé de son père ne sont pas mis en forme, tout juste assistera-t-on à l'isolement de la mère mais ce n'est pas assez.
En revanche, les débats politiques rappelant Koji Wakamatsu sont bien là sauf qu'ils ne se rattachent pas à l'atmosphère présente (si encore il y aurait eu discussion autour de la situation carcérale aux Philippines, ça aurait eu un sens mais pas ici). Au final, seuls quelques passages rehaussent le niveau, sans compter ce dépaysement par les paysages, les traditions locales ou simplement la nourriture. Le voyage est agréable mais arrivé à la fin, on a tout le mal du monde à développer une longue critique. C'est d'autant plus dommageable quand la séance a duré 4h.
Je me rassure en me disant que Norte n'est pas le long-métrage proéminent de Lav Diaz. Sur ce point, je ne m'arrêterai pas à ce semi échec mais j'espère sincèrement avoir droit à des prochains films qui auront une âme et le plus important : quelque chose à raconter.
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le 4 févr. 2021
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