Norte marque ma première confrontation avec le cinéaste philippin Lav Diaz, dont l'oeuvre me faisait a priori un peu peur sachant que ses films sont des romans-fleuve en images qui durent tous plus de 3 heures et dont une bonne partie d'entre eux dépassent les 10 heures de projection (allant jusqu'à 13 heures pour un seul film je crois). Norte fait 4 heures, c'est presque un court métrage, et je dois avouer que jamais je n'ai senti la moindre longueur, et que j'ai littéralement adoré cette relecture contemporaine de Crime et Châtiment aux Philippines, me perdre avec ces personnages dans des décors fabuleux (qu'ils soient urbains ou campagnards) et dans une mise en scène ample et maitrisée, toujours parfaitement claire et affirmée. Seule la toute fin m'a paru un peu confuse (comme un geste d'artiste trop scandé), mais ça ne gâche en rien mon impression d'ensemble.