Ceci n'est pas un film d'ados.

Dans le cadre de mon challenge de faire 1 critique par jour, j'ai décidé que ce n'était pas moi qui allait choisir mes films pour ne pas être influencé par l'envie, et que surtout, c'est vachement plus stimulant. J'ai donc demandé à une amie de me dire le premier film qui lui passait par la tête. Voici sa réponse : "Ayant été à Amsterdam je dirais nos étoiles contraires mdr lol" J'avoue que j'étais mitigé. "Encore un film pour ados abrutissant" me dis-je avant son visionnage. Avais-je tort ? Oui.

ATTENTION : Critique avec Spoilers

Résumé du film (pour vous rafraîchir ou non la mémoire) :

Nos étoiles contraires, film de Josh Boone avec la jolie et talentueuse Shailene Woodley abonnée aux films ciblés pour les ados. L'histoire part du constat où Hazel Grace, une adolescente, a un cancer en phase 4 et que ses espoirs sont très minces pour elle de continuer à vivre. Afin de l'aider psychologiquement, elle est amenée à se rendre dans des réunions évangéliques spécialisées pour les personnes souffrant d'une maladie. Elle n'aime pas vraiment y aller, mais le fait pour ses parents. Jusqu'au jour où, à une de ses réunions, il tombe sur Augustus, un jeune homme ayant été malade auparavant, mais accompagnant un de ses amis. Ils tombent sous le charme et passent de plus en plus de temps ensemble, puis tombent amoureux. Hazel Grace ne peut se résoudre à accepter de prendre Gus pour copain, son état ne s'améliorant pas. Ils partirent en voyage à Amsterdam en compagnie de la mère d'Hazel Grace, afin de rencontrer Peter Van Houten qui les a invités, un auteur que les 2 ados admirent, afin de lui poser des questions sur la fin d'un de ses livres. Arrivé là bas, ils se rendent compte que Van Houten est un alcoolique aigri, irritable, pessimiste et insultant, et que ce n'est pas lui qui a écrit l'invitation, mais son assistante. Déçus, ils partent. Pendant le voyage, Hazel Grace lâche prise et embrasse Gus. Signe de renouveau, ce voyage apporte aussi la nouvelle de Gus : il est de nouveau malade. La maladie évolue très vite, et à son retour, il anticipe en préparant son propre enterrement. Le jour vient où son poumon devient infecté, et après cet évènement, il devient de plus en plus faible. Il a du mal à accepter la mort. Il meurt quelques jours après. Après son enterrement, Van Houten se rend dans la voiture d'Hazel Grace afin de lui expliquer la fin, qu'elle n'écoutera pas, faisant le deuil de Gus. Van Houten lui donne la lettre qu'il a reçu et part. La fin se termine par la lecture de ladite lettre.

Bon, ce film ne prend pas les ados pour des cons. Il ne prend pas les gens en général pour des cons. Malgré les clichés de teen movies (voice over, le coup du "oh je t'ai bousculé et je suis tombé sur ton charme), beaucoup de thèmes sont abordés dans ce film : le rapport avec la mort, le poids psychologique d'une pathologie et de la souffrance, la souffrance prise sur différentes formes (l'alcoolisme de Van Houten après la mort de sa fille, le déni de la mère d'Hazel Grace quant à sa mort), le rapport au premier amour avec un processus de relation adolescente fidèle à la réalité, le choc entre le monde adultes et ados, les désillusions, la spontanéité et la naïveté adolescente (contrairement à d'autres films qui représentent les ados comme une race d'abrutis), le rapport avec l'handicap, l'acceptation de la mort etc..

Il pose aussi beaucoup de questions :que laisse t-on après notre mort ? Que reste t-il de nous ? Quel impact a t-on sur la vie des gens ? (Cette question est abordée de manière crue, mais aussi à travers les personnes qui intéressent les 2 ados : Van Houten, Anne Frank..) Quelle image sera choisie pour nous ? Est-il possible d'avoir des rêves en tant qu'adulte ? Est-il possible de ne plus en avoir ? Est-il possible de voir au delà de la rationalité ?

Au niveau technique, la réalisation est classique avec quelques mini-pépites (la transition visuelle pour faire une ellipse lors de la scène du restaurant est assez jolie), le montage fait très teen movie (mais en même temps c'est un public d'ados qui est visé au delà du public de lecteurs), les dialogues sont inégaux, jonglant entre la spontanéité et des phrases un peu forcées, qui font plus théâtrale que réelle. Certaines scènes sont très jolies, comme la scène où Hazel Grace apprend la mort de Gus : ses parents allument la lumière et elle a compris. Aucune ligne de dialogue, juste du gestuel. Le film aussi m'a farcé à un moment : quand j'ai appris que Van Houten avait invité Hazel Grace et Gus à le visiter, je me suis dit que jamais ça n'aurait été possible, que c'était ridicule. Et on se rend compte que ce n'est pas lui qui les as invités en effet. Et après on se sent con d'avoir jugé ce film.La soundtrack est plutôt bien utilisée (souvent lors des transitions de scènes ou lors des voyages), mais la score par contre est un petit peu trop présente.

Je trouve que ce film ne tombe pas dans le pathos. J'ai trouvé la démarche sincère, bien sûr y'a des scènes gnan gnan, mais c'est pas pour autant que ça abrutit le public. Au contraire, avec la tonne de clins d'oeils éducatifs, allant d'Anne Frank à Magritte, les scénaristes montrent qu'ils ne veulent pas prendre son public (principalement jeune) pour des cons. Ce film ne joue pas sur les fantasmes. C'est un film sur des gens qui souffrent sous différentes manières, mais qui vivent malgré tout.

Passons donc aux plus et aux moins !

Les + :

• Bonne représentation de l'adolescence et de ses problèmes.


• Soundtrack bien placée


• Film qui n'est pas creux thèmes et questionnements propre aux ados comme aux adultes


• Bon développement de l'histoire mais..

Les - :

• ..mais un peu long à mon goût ?


• Dialogues inégaux et/ou situations clichées à certains moments


• Score un peu trop forcée et présente

Je lui donne donc la note de 7 !

J'ai tout dit je pense, alors, à demain pour la critique numéro 3 !