Les colonies de vacances est un sujet qui n'est pas si souvent exploité dans le cinéma français. Néanmoins, trente ans avant Nos Jours Heureux, La Meilleure Façon De Marcher de Claude Miller (1976) mettait en scène Patrick Deweare et Patrick Bouchitey, deux moniteurs d'une colonie de vacances que tout oppose. Je pense aussi à Scout Toujours de Gérard Jugnot (1985), mais en mode grosse farce. Et puis, il y a aussi le cinéma américain et Les Valeurs de la Famille Addams de Barry Sonnenfeld, en mode comédie complètement barrée (et noire). Mais ici, dans Nos Jours Heureux, c’est une véritable colonie de vacances pour ados et enfants qui est représenté ici.
Nous sommes en 1992, Vincent (Jean Paul Rouve) doit diriger un camp de vacances pour enfants pendant trois semaines et faire face à toutes sortes d'imprévus, l'incompétence des moniteurs, divers problèmes liés aux enfants, l'attribution des chambres, les voyages, leurs affaires. Très souvent, ce qui semble au début n'être que de petits problèmes, finissent par devenir de grands problèmes.
Entre Caroline la timide, la séduisante Lisa qui ne laisse pas Vincent indifférent, le grande gueule Daniel ... le film n'a pas peur des clichés. Mais parce que c’est le ton voulu par Olivier Nakache et Eric Toledano pour raconter ces trois semaines folles, j'ai vite admis la chose. Ces stéréotypes sont les moteurs de plusieurs séquences comiques très bien pensées, ce qui justifie le choix des deux réalisateurs/scénaristes. Mais toujours est-il que j’aurais aimé un peu plus d’originalité et de réalisme dans les situations proposées.
Et il en va de même pour les enfants, entre le surdoué, l’angoissé qui continue à poser mille questions sur tout et rien, la jeune timide toute mignonne ... tous les clichés sont représentés. Et bien sûr, les filles sont l’un de leurs plus grands intérêts pendant leurs vacances, que ces soit chez les moniteurs ou chez les jeunes garçons.
Toujours est-il que la magie opère, l’énergie des acteurs, le regard nostalgique adopté par les deux réalisateurs sur un domaine qu'ils ont eux-mêmes bien connu, la façon dont les problèmes sont résolus ou contournés, suffisent pour nous divertir et nous faire passer un très bon moment.
Il faut aborder Nos jours heureux pour ce qu'il est, une gentille comédie familiale qui fleurte avec le feel-good movie pour ados. Et puis tant pis pour les nombreux clichés qui jalonnent le film, qui ne sont pas trop gênants de toute façon. On oubliera aussi un final vraiment trop convenu.